sept. 15 2020 | Accélérer la transition vers le biofioul de chauffage, une solution locale, durable et pertinente pour les territoires
Le 27 juillet 2020, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a annoncé l’interdiction, à compter du 1er janvier 2022, de l’installation de chaudières au fioul et à charbon dans les bâtiments neufs et de leur remplacement dans l’existant.
Face à l’inquiétude des consommateurs de fioul domestique, le gouvernement a précisé le périmètre de cette mesure, et indiqué qu’à compter du 1er janvier 2022, seules les chaudières au fioul utilisant un combustible 100 % fossile ne seraient plus autorisées, en installation dans le neuf comme en remplacement à l’identique dans l’existant.
Cette interdiction concernerait ainsi uniquement les équipements utilisant un combustible 100 % fossile dont les émissions de CO2 dépasseraient le seuil de 250 g CO2e/ kWh PCI. Les installations de matériels utilisant un biocombustible renouvelable permettant d’atteindre un niveau d’émissions de CO2 inférieur à ce seuil seront, par conséquent, autorisées.
La profession des distributeurs d’énergies hors réseaux reste pleinement mobilisée pour permettre la mise sur le marché du biofioul, un bioliquide de chauffage renouvelable, devant remplacer progressivement le fioul fossile pour, à terme, s’y substituer intégralement.
Elle regrette l’absence totale de concertation des pouvoirs publics sur ce sujet avec les différentes filières concernées. La substitution du fioul domestique par du biofioul était jusqu’alors prévue par les professionnels en 2024.
Dans ce contexte, la FF3C a présenté, à l’occasion d’une rencontre avec la presse professionnelle et agricole mardi 15 septembre, un plan de déploiement en trois étapes :
(1) La profession pourrait, dès 2022, fournir aux propriétaires de chaudières neuves un biofioul F30 contenant 30 % d’ester méthylique de colza (EMAG[1]).
(2) La profession propose en outre, par elle-même, qu’un biofioul F10, contenant 10 % d’EMAG de colza et compatible avec l’ensemble des installations existantes, puisse être généralisé pour remplacer le fioul actuel et ainsi favoriser l’usage d’énergie renouvelable. Cette généralisation suppose une ambition des pouvoirs publics et un calendrier raisonnable.
(3) La part d’énergie renouvelable utilisée par l’ensemble de ces matériels serait alors amenée à croître progressivement pour atteindre 100 % à horizon 2040.
Du fioul au biofioul de chauffage, une énergie renouvelable issue des territoires, pour les territoires
3ème énergie de chauffage en France, le fioul domestique équipe près de 4 millions de logements, dont 3,5 millions de résidences principales. Il concerne des foyers vivant principalement en maisons individuelles, dans des territoires ruraux non desservis par le gaz de ville.
Son utilisation est particulièrement importante dans des zones où les températures hivernales sont basses (façade Est, régions Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, entre autres) et où la substitution par une pompe à chaleur (PAC) est complexe et onéreuse (15 000 euros en moyenne).
Consciente de cette réalité territoriale, la profession travaille depuis près de trois ans à la mise sur le marché d’un biocombustible liquide de chauffage. En collaboration avec la filière agricole du colza et les constructeurs de matériels, elle a développé le biofioul.
La FF3C appelle à accélérer la transition vers le biofioul et ainsi permettre une transition écologique adaptée à la réalité des territoires, non punitive et inclusive, telle que souhaitée par le Président de la République et le Premier ministre.
« Le biofioul est une énergie renouvelable et locale, qui répond aux enjeux majeurs d’innovation, de transition écologique, de souveraineté nationale et de justice sociale dans les territoires », commente Eric Layly, Président de la FF3C.
« Permettre aux consommateurs chauffés au fioul domestique de passer au biofioul de chauffage leur offre la possibilité de continuer à utiliser un mode de chauffage efficace, tout en diminuant leur empreinte écologique et en réalisant des économies d’énergie. »
« Issu des territoires pour répondre aux besoins des territoires, le biofioul crée en outre un nouveau débouché énergétique pour la filière agricole et apporte une contribution significative à la souveraineté protéinique de la France, pilier incontournable de sa souveraineté alimentaire. »
8 consommateurs sur 10 se disent prêts à adopter le biofioul
Selon un sondage OpinionWay[2] réalisé en août 2020 pour le compte de la FF3C :
- Plus de 9 consommateurs sur 10 apprécient le chauffage au fioul pour le confort qu’il procure (97 %), son efficacité (97 %) et la possibilité de gérer et maîtriser sa consommation (94 %).
- Près de 7 consommateurs sur 10 (67 %) ne souhaitent pas changer de mode de chauffage.
- Près de 8 consommateurs sur 10 (78 %) se disent prêts à opter pour un biofioul de chauffage, en remplacement du fioul domestique fossile actuellement en usage.
- Plus d’1 consommateur sur 2 (55 %) serait prêt à opter pour une chaudière à haute performance utilisant un bioliquide renouvelable de chauffage.
À propos de la FF3C
La Fédération Française des Combustibles, Carburants & Chauffage (FF3C) représente la distribution indépendante des énergies hors réseaux (fioul domestique, gazole non routier, gazole vrac, bois-énergie…) ainsi que des stations-service indépendantes.
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