déc. 06 2016 | Avis de l’IRSN sur la sûreté des réacteurs équipés de générateurs de vapeur dont les fonds présentent une teneur anormalement élevée en carbone
L’IRSN a remis à l’ASN, le 30 novembre 2016, son avis sur les risques de rupture des générateurs de vapeur (GV) présentant une teneur anormalement élevée en carbone dans l’acier constitutif de leur fond.
Les teneurs en carbone mesurées sur ces fonds sont voisines localement de 0,4 %, à comparer à la valeur maximale attendue de 0,22 %. Cette anomalie a nécessité le réexamen des risques de rupture des GV concernés dans la mesure où les propriétés mécaniques de l’acier sont modifiées.
L’avis concerne les GV des réacteurs de 900 MWe dont les fonds ont été produits par la société Japan Casting and Forging Corporation (JCFC).
L’évaluation des risques de rupture des GV consiste à examiner les risques d’initiation d’une rupture à partir d’un défaut connu ou postulé dans l’acier. Aussi, l’IRSN a particulièrement évalué la taille des défauts postulés par EDF, les chargements sollicitant les défauts, c’est-à-dire les chocs thermiques pouvant affecter les GV dans toutes les conditions de fonctionnement des réacteurs, ainsi que les propriétés mécaniques de l’acier retenues, en tenant compte des premières données fournies par EDF pour de l’acier avec 0,4 % de carbone.
L’évaluation réalisée par l’IRSN a permis de conclure à l’absence de risque de rupture des GV de fabrication JCFC équipant les réacteurs de 900 MWe concernés (Bugey 4, Dampierre 3, Fessenheim 1, Gravelines 2 et 4, Saint-Laurent-des-Eaux B1 et Tricastin 1, 2, 3 et 4), à l’exception des trois réacteurs Bugey 4, Fessenheim 1 et Tricastin 4, sous réserve des recommandations effectuées par l’IRSN pour limiter l’amplitude des chocs thermiques envisageables et des résultats des contrôles prescrits par l’ASN. Pour les trois réacteurs précités, l’étude reste à finaliser et à transmettre par EDF.
Pour conforter son évaluation des propriétés mécaniques des aciers présentant des teneurs élevées en carbone, l’IRSN a sollicité son homologue d’expertise belge BEL-V, membre comme l'IRSN du réseau européen des organismes techniques de sûreté ETSON. L’ASN et l’IRSN se sont également rendus au Japon chez le fabricant JCFC pour mieux comprendre l’origine des teneurs excessives en carbone observées.
A propos de l'IRSN
L’IRSN a été créé par l’article 5 de la loi n°2001-398 du 9 mai 2001 et son fonctionnement a été précisé par le décret n°2002-254 du 22 février 2002.
Ce décret a été modifié le 7 avril 2007 pour tenir compte de la loi n°2006-686 du 13 juin 2006, relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire.
Le champ de compétences de l'IRSN couvre l'ensemble des risques liés aux rayonnements ionisants, utilisés dans l'industrie ou la médecine, ou encore les rayonnements naturels. Plus précisément, l'IRSN exerce ses missions d'expertise et de recherche dans les domaines suivants :
- Surveillance radiologique de l’environnement et intervention en situation d’urgence radiologique.
- Radioprotection de l’homme.
- Prévention des accidents majeurs dans les installations nucléaires.
- Sûreté des réacteurs.
- Sûreté des usines, des laboratoires, des transports et des déchets.
- Expertise nucléaire de défense.
Source : Communiqué IRSN
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