octo. 07 2014 | Avis du Conseil national de l’industrie " Une politique européenne de l’énergie et du climat au service du développement de l’industrie et de l’emploi "
Le Conseil national de l’industrie attend du Conseil européen des 23 et 24 octobre des orientations du « Paquet énergie-climat » qui soient facteur de développement économique pour l’industrie européenne. Il appelle de ses voeux la mise en oeuvre d’une politique de l’énergie mieux coordonnée et concertée entre les Etats membres et qui prenne à bras le corps les enjeux de soutenabilité, de sécurité, de compétitivité et de croissance. Il recommande qu’une part significative du plan d’investissements de 300 MD€ pour l’Europe soit consacrée aux investissements liés à la politique énergétique.
L’Union européenne contribue largement plus que son poids économique à la lutte contre le changement climatique : en 2012, elle avait réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 18% depuis 1990 alors que dans le même temps les émissions mondiales avaient augmenté de 50%. Elle concourrait ainsi à 11% des émissions mondiales seulement, contre 16% pour les Etats-Unis et 24% pour la Chine. En 2030, elle ne devrait plus en représenter que 4%.
Le Conseil national de l’industrie s’associe pleinement à cet objectif de lutte contre le changement climatique. Il souligne la nécessité d’une déclinaison opérationnelle qui ne pénalise pas nos entreprises aux prises avec des concurrents issus de pays tiers soumis à de moindres contraintes et qui ait recours sans discrimination aux types d’énergies les plus efficientes au regard de l’objectif de réduction des gaz à effet de serre.
La transition énergétique est une opportunité porteuse de croissance et d’emplois pour le renforcement des capacités industrielles européennes. C’est cette opportunité qui doit guider les orientations des politiques européennes de l’énergie et du climat, afin de répondre à trois enjeux :
- porter de nouveaux modèles de croissance et d’emploi. L’Europe dispose d’entreprises performantes de rang mondial dans les énergies conventionnelles, les énergies nouvelles et les services à l’énergie. Cet atout est à préserver, tout en accélérant le développement de filières d’excellence dans les énergies renouvelables et bas carbone, la ville durable et les réseaux intelligents, l'efficacité énergétique. Toutes les politiques européennes ont un rôle à jouer pour soutenir le développement d’une offre européenne enrichie afin de répondre aux nouveaux marchés suscités par la transition énergétique et consolider un tissu d’entreprises robustes porteuses de création d’emplois durables.
- adopter un « Paquet énergie-climat » facteur de développement économique pour l’industrie européenne et conditionner expressément l’engagement européen à un accord international visant à garantir que les principaux émetteurs mondiaux réduisent leurs émissions sur des bases comparables à l’Europe.
- renforcer la sécurité et la compétitivité des approvisionnements, approfondir la dimension extérieure de la politique européenne de sécurisation des approvisionnements énergétiques, intégrer davantage le marché européen et préserver la compétitivité des entreprises intensives en énergie, en électricité et en gaz, par des dispositifs adaptés.
A propos du Conseil national de l’industrie
Le Conseil national de l’industrie rassemble les représentants des entreprises industrielles, des organisations syndicales, des personnalités qualifiées autour d’un double rôle :
- il éclaire les pouvoirs publics sur la situation de l’industrie en France, émet des avis et formule des propositions et recommandations au gouvernement pour améliorer la compétitivité de l’industrie, renforcer les filières et développer les emplois et compétences associés ;
- il coordonne l’élaboration de contrats de filières par chacun des quatorze comités stratégiques de filière (CSF) qui, à partir d’une convergence de points de vue entre industriels, organisations syndicales et pouvoirs publics, s’accordent sur les principaux enjeux de la filière et identifient les actions à déployer prioritairement. Il anime et suit la mise en oeuvre de ces plans d’actions portant sur le développement de la filière, l’amélioration de la performance opérationnelle des PME et de leur efficacité énergétique, la formation, les compétences et l’attractivité des métiers, le développement à l’export et à l’international, le soutien à l’innovation, les relations entre grands groupes et PME, l’accès au financement (contrats de filière et plans d’actions disponible sur le site internet).
Le Conseil national de l’industrie est présidé dans sa réunion plénière par le Premier ministre, qui réunit autour des trois collèges (entreprises industrielles, salariés de l’industrie, personnalités qualifiées), le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique et les autres ministres concernés, des élus, des représentants des collectivités territoriales et des membres de l’administration. Il est opérationnellement piloté par Jean-François DEHECQ, vice-président du CNI, et un bureau se réunissant mensuellement.
Il est membre du réseau du Commissariat général à la stratégie et à la prospective, France Stratégie.
Source : Communiqué Conseil National de l'Industrie
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