octo. 09 2024 | BioMéthadour 3 ans après la mise en service de l’unité de méthanisation, les résultats sont au rendez-vous
Voilà bientôt trois ans que le collectif d’éleveurs à l’origine du projet BioMéthadour a mis en service son unité de méthanisation sur la commune de Momères, près de Tarbes. L’occasion de faire le point sur le projet et les évolutions qui en ont découlé pour les fermes investies dans cette démarche innovante.
Une production locale d’énergie
Le méthaniseur de Biométhadour produit du gaz naturel à partir des sous-produits agricoles des exploitations. La production de 190 Nm3/h de gaz sur l’installation permet d’alimenter l’équivalent de 1500 foyers. C’est plus que les prévisions initiales, ce qui témoigne de la bonne santé de l’installation et de la qualité de l’exploitation. Les membres du collectif ont également installé une toiture solaire photovoltaïque qui permet de couvrir une partie des consommations en électricité de l’unité de méthanisation.
Un retour également bénéfique sur la partie agricole des exploitations
BioMéthadour est le fruit de la collaboration entre quatre fermes (6 exploitant·e·s), spécialisées en bovins lait et viande, grandes cultures et volailles, que Solagro a accompagnées tout au long du projet. Interrogé·e·s trois ans après la mise en service du site, les agriculteurs·rices reviennent sur les effets positifs de cette démarche sur leurs exploita6ons.
Le méthaniseur facilite d’abord le stockage des effluents d’élevage du collectif, ce qui permet de répondre aux exigences réglementaires associées à la Directive Nitrate et offre une plus grande flexibilité pour l’épandage (supprimant les contraintes de stockage sur les fermes). Les exploitants témoignent aussi de l’efficacité de la fertilisation apportée aux parcelles par l’épandage du digestat (sous-produit organique du procédé de méthanisation). Certains ont pu observer un effet bénéfique sur les rendements de leurs cultures, également pour restaurer la fertilité de certaines terres isolées de leur parcellaire, grâce à une logistique d’épandage allégée et à la qualité amendante du digestat.
Les exploitant·e·s ont également augmenté la part et la densité des couverts végétaux (CIVE) sur leurs exploitations pour alimenter le méthaniseur. Or, les bénéfices d’une meilleure couverture végétale du sol sont nombreux : réduction de l’érosion des sols, stock de ma6ère organique dans les sols par le système racinaire laissé dans les parcelles, contrôle du salissement des parcelles.… Une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires a d’ailleurs été observée sur plusieurs exploitations du collectif.
La mise en place des Cultures Intermédiaires à Voca6on Énergé6ques (CIVE) constitue néanmoins un nouveau défi pour les exploitant·e·s.
Baptiste Moulié, associé de BioMéthadour, témoigne : « Nous devons nous adapter à des délais d’implantation des cultures réduits et pas toujours compatibles avec les conditions météorologiques. Mais nous progressons chaque année sur la maîtrise de l’itinéraire technique des CIVE. De plus, la mise en place des CIVE a très peu impacté notre consommation d’eau d’irrigation, car elles ne sont pas ou peu irriguées. »
Joël Vignes ajoute : « Un des effets indirects de la méthanisation sur nos élevages, c’est l’amélioration du confort des animaux dans les bâtiments, grâce à une augmentation des quantités de pailles utilisées, permise par la valorisation économique des effluents. »
Des emplois et des perspectives d’avenir
Sur un plan plus global, le projet de méthanisation a permis à certaines exploitations de pérenniser leur activité en appuyant des investissements en matériel ou en permettant des embauches de personnel.
L’élevage du Pla a en effet pu recruter plusieurs salariés et un apprenti, ce qui a permis une nette amélioration des condi6ons de travail.
Le bilan dressé par le collectif BioMéthadour après trois ans d’exploita6on de leur site de méthanisation est positif et la dynamique engagée se poursuit, en accord avec les objectifs et les engagements initiaux auprès des riverain·e·s.
Une démarche de transparence et de communication avec les riverains
Dès la phase d’étude du projet, le collectif a initié une démarche de communica6on auprès des habitants de la commune, à travers la créa6on d’un site internet présentant leur projet et l’organisa6on de visites d’unités de méthanisation existantes. À l’écoute des riverains du site, ils continuent d’entretenir une communica6on active et transparente avec eux.
Marjorie, gérante d’un centre équestre situé à proximité de l’unité de méthanisation, témoigne :
« La carrière de mon centre équestre était située à côté d’une route que devaient emprunter les camions approvisionnant l’unité en ensilage, aussi les exploitants de BioMéthadour ont aménagé une nouvelle carrière plus éloignée pour ne pas impacter mon activité avec les chevaux. Aujourd’hui, nous continuons d’échanger régulièrement, de manière transparente, en bonne intelligence. »
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Source : Communiqué Solagro
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