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2012 | Coupures d’électricité : le compte n’y est pas
Le quart sud-est de la France vient de subir un nouvel épisode venteux, quelques jours après celui qui a impacté le quart sud-ouest. Selon les chiffres transmis par ERDF à la presse, plus de 50.000 foyers ont à nouveau été privés d’électricité ce 28 octobre. Il y en avait au moins autant entre jeudi 18 et samedi 20 octobre.
A chaque fois, ERDF a régulièrement fourni des chiffres à la presse nationale et locale.
Mais cet état des lieux instantané de la situation (il s’agit des « pics » de coupures) est loin de refléter la réalité vécue par nos concitoyens. En effet, ERDF se garde bien de révéler le cumul des foyers privés d’électricité, pas davantage le détail des usagers concernés (particuliers, entreprises…).
- La simple addition des chiffres transmis par ERDF à la presse locale montre en effet d’importantes différences :
- 28 octobre : 66.000 foyers sans électricité (hors Corse) – contre 50.000 communément annoncés;
- 18-20 octobre : 91.500 foyers - contre 50.000 également annoncés.
Au final, la communication d’ERDF parvient à minimiser l’impact des intempéries sur les réseaux de distribution publique d’électricité. ERDF préfère parler de l’implication, réelle, des « hommes en bleu », plutôt que de donner une information réaliste et exhaustive de la situation.
- Si la FNCCR salue le travail et le dévouement des agents ERDF pour réalimenter les usagers, elle demande avec insistance à ERDF une communication responsable, fondée sur des indicateurs précis et régulièrement actualisés. Ceux-ci devraient être transmis conjointement aux Préfets, aux autorités organisatrices du service public de l’électricité et aux médias. Priver d’électricité des milliers de foyers ne doit pas s’apparenter à une campagne de publicité.
En 2011, année sans évènement climatique notable, ERDF a enregistré un temps de coupure moyen (critère B) en forte baisse, après une année 2010 de très mauvaise tenue.
Le distributeur avait alors largement communiqué sur cette amélioration, la liant explicitement à la hausse de ses investissements. Or, les investissements sur les réseaux ne produisent leurs effets qu’à moyen terme.
- Tout laisse à croire que l’année 2012 se traduira par une remontée du critère B. la FNCCR demande à ERDF la publication du temps de coupure moyen du troisième trimestre 2012, avant le Congrès des Maires. Ainsi, les élus disposeront des éléments essentiels à leur réflexion sur la réalité voire la pertinence des investissements consacrés par ERDF au redressement de la qualité de la desserte électrique.
- La FNCCR demande à ERDF plus de transparence sur les investissements réellement consacrés à la qualité des réseaux de distribution publique d’électricité.
ERDF doit s’attacher à investir dans son cœur de métier plutôt que dans d’inutiles opérations de communication.
La FNCCR demande qu’un plan d’urgence de sécurisation donnant une place importante à l’enfouissement des réseaux soit lancé dans les zones sensibles, en particulier celles qui subissent régulièrement des coupures aux moindres aléas climatiques. Un plan d’urgence de 8 milliards d’euros sur 8 ans permettrait de sécuriser les portions les plus fragiles du réseau.
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