mars 12 2019 | L’Association française du gaz présente les résultats de l’étude technico-économique sur la trajectoire de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC)
l’Association Française du Gaz (AFG) tenait aujourd’hui la douzième édition de sa Convention annuelle bilan et perspectives gazières, rassemblant près de 200 professionnels et experts du secteur.
Patrick Corbin, Président de l’AFG a profité de cette occasion pour faire part de l’inquiétude grandissante de la filière gazière concernant la trajectoire de la transition énergétique retenue par le Gouvernement dans le cadre de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
Selon lui, « la PPE fait l’impasse sur la sécurité d’approvisionnement de la France. Le passage de la pointe électrique hivernale sera plus risqué du fait d’une électrification renforcée des usages, d’une augmentation de la production électrique intermittente et d’une réduction des moyens de production pilotables. »
A cela s’ajoute un fort mécontentement de la part de l’industrie gazière dû à la faible prise en compte du potentiel offert par les gaz renouvelables produits localement. Patrick Corbin estime que « l’approche comptable retenue n’est pas satisfaisante car elle entrave le développement de cette filière dotée de nombreux atouts pour les territoires. Il faut baisser les coûts de production mais pas avant d’avoir atteint un niveau suffisant de projets permettant de mettre en place des synergies industrielles efficaces ».
Pour soutenir ses arguments, l’AFG présente les résultats d’une étude technico-économique sur la trajectoire de la SNBC « Analyses de sensibilité de la trajectoire du scénario SNBC de référence des pouvoirs publics et analyses de couverture de la demande de pointe »*.
L’étude démontre dans un premier temps que la trajectoire de la transition énergétique telle que décrite dans la SNBC pour 2050 est extrêmement ambitieuse et sans commune mesure avec les réalisations de ces dernières années. En effet, elle contraint la France à suivre des objectifs difficilement atteignables en termes d’efficacité énergétique. La non-atteinte de ces objectifs, se traduira de facto par une augmentation des usages thermosensibles électriques et un accroissement des besoins de pointe de près de 20%. Un deuxième angle d’analyse fait apparaître un déficit de puissance dès 2035 au regard des éléments prévus par la PPE en matière de production électrique.
L’appui du système gazier dans les conditions actuelles de son dimensionnement se révèle donc indispensable pour venir combler ce déficit et dans des proportions importantes évaluées à 20/30 GWe en 2050. Enfin, la hausse très importante du niveau d’amortissement des surcoûts d’efficacité énergétique ne sera pas compensée par une baisse des coûts de fourniture entrainant ainsi une hausse des dépenses de consommation des ménages et celles de la collectivité de près de 40%.
*Méthodologie de l’étude
Cette étude a été réalisée par le cabinet E-CUBE pour l’AFG entre le 18 octobre 2018 et le 7 janvier 2019 faisant suite à la communication par la DGEC, en juillet 2018, des deux trajectoires de consommation énergétique de la SNBC. Ces deux trajectoires ont été présentées en volumes de consommation, toutes énergies confondues, projetées sur la période 2050. L’étude s’est construite sur l’approche suivante :
? Pas de remise en cause de l’objectif de neutralité carbone de la SNBC. Les analyses de sensibilité s’entendent donc avec un maintien de l’objectif de neutralité carbone à 2050
? Mise en place d’une traduction des trajectoires « volumes de consommation » en des trajectoires de « pointes de consommation ». Le passage des pointes de consommation hivernale est un enjeu majeur du système énergétique qui n’est pas abordé par les documents produits en juillet 2018
? Des analyses de sensibilité en cas de non atteinte des objectifs d’efficacité énergétique ou d’électrification des usages et de mix électrique plus ou moins ENR à horizon 2050, questions non abordées par les documents produits en juillet 2018
? Des évaluations de l’évolution des coûts pour le consommateur final en tenant compte du mix décarboné pour la production électrique et de gaz (100% gaz décarboné) à horizon 2050
? Des analyses sur les autres enjeux de la stratégie énergétique française : indépendance énergétique et technologique, impacts sociaux et environnementaux des politiques énergétiques
? Des comparaisons technico-économiques des deux trajectoires SNBC sur les usages chaleur (vecteur gaz vs. combustion directe de la biomasse), production électrique (valeur et coût de +30 TWh gaz pour la production électrique), transport (vecteur gaz vs. biocarburants liquides)
L’intégralité de l’étude disponible ici : www.afgaz.fr/Analyses autour de la Stratégie Nationale Bas Carbone
A propos de l’AFG
L’Association Française du Gaz (AFG) est le syndicat professionnel de l’ensemble de l’industrie gazière française. Elle compte 8 membres titulaires (ENGIE, TOTAL, EDF, CFBP, GRDF, GRTgaz, TEREGA et Gazprom), 30 membres associés et près de 600 membres sociétaires. Elle représente l’ensemble des métiers de la chaîne gazière.
Source : Communiqué AFG
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