avri. 13 2021 | La Dorsale hydrogène européenne (EHB) atteint 40 000 km et s’étend à onze nouveaux pays
- Douze gestionnaires de réseau de transport (GRT) de gaz issus de onze pays européens ont rejoint l’initiative EHB
- Le groupement EHB présente sa vision d’un réseau de 39 700 km d’infrastructures hydrogène réunissant 21 pays
- Deux tiers du réseau s’appuient sur la reconversion (“repurposing”) de canalisations de gaz naturel existantes
- Des coûts d’investissement très limités pour le développement de ce réseau
L’initiative de la Dorsale hydrogène européenne (“European Hydrogen Backbone”, EHB) présente aujourd’hui une version actualisée de sa vision relative au développement d’un réseau de transport d’hydrogène dédié à travers l’Europe. Le groupement prévoit pour 2040 un réseau d’hydrogène de 39 700 km reliant 21 pays européens, avec une croissance supplémentaire attendue au-delà de cette date. La vision présentée ce jour fait suite au précédent rapport EHB publié en juillet 2020, qui a initié les échanges sur ce sujet en Europe. Ce rapport initial développait la vision d’un réseau de 23 000 km connectant dix pays européens.
Deux tiers d’infrastructures gazières reconverties
69 % des canalisations d’hydrogène proposées sont constituées d’infrastructures gazières existantes reconverties. Les 31 % restantes sont de nouvelles canalisations, requises afin de pouvoir raccorder les nouveaux consommateurs et sont situées dans des pays dont les réseaux gaziers existants sont de taille limitée, mais qui devraient néanmoins bénéficier de niveaux élevés d’approvisionnement et de demande d’hydrogène au cours des années à venir.
Des coûts d’investissement très limités pour le développement de ce réseau
Avec près de 40 000 km, la Dorsale envisagée d’ici à 2040 nécessite un coût total d’investissement estimé entre 43 et 81 milliards d’euros. L’investissement par kilomètre de canalisation est inférieur à celui estimé dans le rapport EHB de l’an dernier. Tandis que le projet initial fondait son estimation de coûts uniquement sur des canalisations de DN 1200, cette nouvelle version prend en compte le fait qu’une grande partie des infrastructures gazières existantes et des infrastructures hydrogène de demain est constituée de canalisations de diamètre inférieur. Les canalisations de taille plus restreinte sont moins coûteuses à reconvertir, bien qu’elles induisent un prix de transport légèrement plus élevé au kilomètre. Le transport d'hydrogène sur 1 000 km est évalué entre 0,11 et 0,21 euros par kg d’hydrogène en moyenne, faisant de l’EHB une solution permettant de minimiser les coûts pour le transport d’hydrogène longue distance.
Nécessité d’un cadre réglementaire stable
Les cartes publiées aujourd’hui, présentant les infrastructures d’hydrogène à l’horizon 2030, 2035 et 2040, reflètent la vision des 23 GRT gaziers. Cette vision repose sur leur analyse des évolutions que connaîtront les infrastructures pour atteindre les objectifs de décarbonation. Il est important de souligner que les différentes routes de transport d’hydrogène ainsi que le calendrier présentés dans ces cartes sont susceptibles d’évoluer. Le schéma et le calendrier définitifs de la Dorsale hydrogène européenne dépendent des conditions de marché pour l’hydrogène et le gaz naturel, ainsi que de l’élaboration d’un cadre réglementaire stable.
Un nouveau corridor entre l’Espagne, la France et l'Allemagne à partir de 2035
A travers l'Espagne et la France, un corridor vers l’Allemagne pourrait émerger d’ici à 2035 avec la conversion d’une canalisation existante à Larrau. Cette route relierait les clusters de demande d’hydrogène au nord de l’Europe avec des sources d’approvisionnement situées dans la péninsule ibérique, voire en Afrique du Nord. Ces sources d’énergie renouvelable intermittente seraient ainsi complémentaires à travers l’Europe, tout en permettant le raccordement à des solutions de stockage. En offrant la possibilité de transporter de grandes quantités d’hydrogène, cette approche facilitera l’émergence d’un marché transfrontalier liquide de l’hydrogène.
D’ici à 2040, deux interconnexions supplémentaires entre l’Espagne et la France, près d'Irun/Biriatou et en Catalogne, permettront de renforcer la sécurité d'approvisionnement et la flexibilité par le biais des flux importants d'hydrogène attendus en provenance d’Espagne, et potentiellement d’Afrique du Nord, à destination du reste de l’Europe.
En complément du transit, 4 400 km de réseaux d’hydrogène seront développés en France reliant les principales zones de consommations tels que les ports, zones industrielles, hubs logistiques et aéroportuaires ainsi que les stockages massifs souterrains. Cette infrastructure permettra ainsi aux consommateurs nationaux d’accéder de manière sûre et compétitive à l’hydrogène renouvelable et bas-carbone pour faciliter la décarbonation du transport et de l’industrie.
Pour Thierry Trouvé, Directeur Général de GRTgaz, Président du groupe de travail Energie d’Hydrogen Europe : “La nécessité de penser et planifier les futures infrastructures de transport d’hydrogène grandit partout en Europe. C’est un sujet majeur si l’Europe et la France veulent atteindre leur objectif de neutralité carbone en 2050. La possibilité de reconvertir des infrastructures existantes représente de ce point de vue un atout majeur”.
Pour Dominique Mockly, Président et Directeur Général de Teréga: "En rejoignant la Dorsale européenne de l'hydrogène (EHB), les douze nouveaux membres issus de onze Etats européens témoignent de l'attrait et de la pertinence de cette vision novatrice, fondée sur les infrastructures gazières pour créer le marché de l'hydrogène en Europe. En tant que membre fondateur de l'EHB en 2020 avec ses homologues du consortium Gas for Climate, Teréga est convaincu que cette initiative industrielle transfrontalière à travers l'Europe est un atout clé pour appuyer les politiques publiques ambitieuses aux niveaux national et européen et atteindre dans les temps les objectifs de neutralité carbone".
“L’Europe a besoin de développer rapidement un réseau de canalisations dédiées à l’hydrogène. Ce nouveau rapport EHB élabore une feuille de route claire sur sa potentielle mise en œuvre”, affirme le Professeur Ad van Wijk, Auteur du Plan Electrolyseur 2x40 GW et Conseiller d’ Hydrogen Europe.
“Nous sommes ravis que onze nouveaux pays aient rejoint l’initiative EHB. Notre nouveau rapport montre qu’une véritable infrastructure hydrogène paneuropéenne, largement fondée sur la reconversion des infrastructures de gaz existantes, est possible.”, indique Daniel Muthmann, Coordinateur de l’initiative EHB et Directeur du développement, de la stratégie et de la communication d’Open Grid Europe (OGE).
À propos de Teréga
Acteur majeur du monde de l'énergie en Europe, Teréga est implanté depuis plus de 75 ans dans le grand Sud-Ouest de la France. L’entreprise opère plus de 5 000 km de canalisations et deux installations de stockage souterrain, représentant respectivement 16 % du réseau de transport de gaz français et 24 % des capacités de stockage nationales. Répondant à ses obligations de service public, Teréga assure l'acheminement du gaz naturel vers plus de 400 postes de livraison, dans les meilleures conditions de sécurité, de coût et de fiabilité. L’entreprise a réalisé en 2019 un chiffre d’affaires de 500 M€ et compte environ 650 collaborateurs.
Teréga jouit d'une position stratégique en Europe, où l’entreprise assure les interconnexions garantissant la sécurité d'approvisionnement, tout particulièrement avec l’Espagne. Consciente que le gaz renouvelable a un rôle essentiel à jouer dans la transition énergétique, Teréga veut s'imposer comme accélérateur de cette révolution verte par une implication croissante dans les filières biométhane, hydrogène (dont Power-to-Gas) et gaz naturel véhicule.
À propos de GRTgaz
GRTgaz est l’un des leaders européens du transport de gaz et un expert mondial des systèmes gaziers. En France, l’entreprise exploite plus de 32 000 km de canalisations enterrées pour transporter le gaz des fournisseurs vers les consommateurs raccordés à son réseau (gestionnaires des distributions publiques qui desservent les communes, centrales de production d’électricité et plus de 700 sites industriels). GRTgaz assure des missions de service public visant à garantir la continuité d’acheminement et propose à ses clients des prestations d’accès au réseau et d’amélioration de leur performance énergétique. Avec ses filiales Elengy, leader des services de terminaux méthaniers en Europe, et GRTgaz Deutschland, opérateur du réseau de transport MEGAL en Allemagne, GRTgaz joue un rôle clé sur la scène européenne des infrastructures gazières et exporte ses savoir-faire à l’international notamment grâce aux prestations développées par son centre de recherche, RICE (Research & Innovation Center for Energy). Acteur de la transition énergétique, GRTgaz investit dans des solutions innovantes pour accueillir sur son réseau un maximum de gaz renouvelables, y compris l’hydrogène, soutenir ces nouvelles filières et contribuer ainsi à l’atteinte de la neutralité carbone.
Source : Communiqué Teréga
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