juin 17 2025 | La France a respecté ses engagements de baisse des émissions pour la période 2019-2023 et a poursuivi cette baisse en 2024
Le Citepa, organisme indépendant qui calcule les émissions de gaz à effet de serre de la France, l’annonce aujourd’hui : le solde définitif du budget carbone pour les années 2019-2023 est très satisfaisant, avec une marge de 91Mt CO2e cumulées sur la période 2019-2023 hors puits de carbone et de 48 Mt CO2e cumulées sur la période 2019-2023 avec puits. Cette dynamique encourageante se poursuit en 2024 avec une baisse de 1,8 % des émissions brutes de gaz à effet de serre, par rapport à 2023. Cette baisse appelle à poursuivre les efforts, avec des secteurs tels que les transports et les bâtiments qui connaissent un ralentissement de leur rythme de réduction par rapport à celui observé entre 2022 et 2023 (-10,6% pour les transports et -4,2% pour les bâtiments).
Bilan très positif du budget carbone 2019-2023
Sur la base des données consolidées de l’année 2023, le budget carbone couvrant la période 2019-2023 défini par la Stratégie nationale bas-carbone en vigueur (SNBC 2), hors puits de carbone ou UTCATF (Utilisation des Terres, Changements d’Affectation des Terres et Forêt), par exemple les forêts, a été respecté avec une marge de 91 Mt CO2e cumulées sur la période. Ces émissions s’élèvent à 406 MtCO2e en moyenne sur la période, pour un budget carbone de 425 MtCO2e/an en moyenne[1]. Ces résultats, permettent de compenser intégralement le non-respect du premier budget carbone, qui couvrait la période 2015-2018.
En parallèle, grâce aux réductions importantes des émissions brutes de gaz à effet de serre, le budget carbone, avec puits de carbone pour la période 2019-2023 est respecté avec une marge de 48 Mt CO2e cumulées sur la période. Les émissions totales avec UTCATF s’élèvent à 370 MtCO2e en moyenne sur la période, pour un budget carbone de 380 MtCO2e/an en moyenne.
Cependant, pour la période 2019-2023, la France n’a pas atteint le budget carbone indicatif pour le secteur UTCATF (absorptions de - 36 Mt CO2e en moyenne sur la période[2], contre un budget carbone de –45CO2e / an en moyenne, soit un écart de + 43 MtCO2e en cumulé, sur la période). Ce résultat s’explique par la baisse importante du niveau du puits forestier, affecté par des sécheresses, incendies et infections sanitaires (scolytes). Le Gouvernement est mobilisé pour préserver le puits de carbone, notamment via une adaptation des peuplements et essences. Ainsi, 200 M€ ont été engagés pour cet objectif de renouvellement forestier dans le cadre du plan de relance en 2021-2022 (dont 120 M€ pour la forêt privée), et autour de 110 M€ y ont été affectés dans le cadre de fonds France 2030 pour des projets déposés en 2023 et 2024. Actuellement, le secteur UTCATFconstitue le seul moyen pour la France de générer des absorptions de CO2.
Poursuite de la baisse des émissions de gaz à effet de serre en 2024
Selon les estimations du Citepa, la réduction de 1,8 % observée en 2024, soit une diminution de 6,9MtCO2e, est portée par:
- L’énergie: -3,8 Mt(-10,2% par rapport à 2023) ;
- Les transports: -1,5 Mt(-1,2% par rapport à 2023) ;
- L’industrie manufacturière et à la construction: -0,9Mt(-1,4% par rapport à 2023) ;
- L’usage des bâtiments avec -0,4 Mt (-0,7% par rapport à 2023);
- L’agriculture avec -0,4 Mt (-0,5% par rapport à 2023).
La dynamique de réduction des émissions en 2024 est sur le bon rythme pour atteindre l’objectif de la SNBC en vigueur (SNBC 2) d’une baisse de -40% des émissions brutes d’ici 2030 par rapport à 1990, mais les efforts doivent être poursuivis, pour s’ancrer dans la durée et parvenir à notre nouvel objectif climatique de réduction de moitié nos émissions brutes entre 1990 et 2030. Cet objectif nécessite de baisser les émissions, hors puits de carbone, de l’ordre de 5% chaque année.
Il suppose des transformations importantes de notre société – électrification des véhicules et des modes de chauffage, rénovations énergétiques, décarbonation de l’industrie, etc. – qui doivent être prévues et planifiées. Il s’agit en particulier de fournir à l’ensemble des acteurs la lisibilité indispensable quant aux évolutions à engager. C’est l’objet des travaux en cours de finalisation de la troisième Stratégie nationale bas-carbone, qui devra tracer le nouveau chemin à poursuivre et fixera les budgets carbone à venir.
Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche déclare : "La dynamique de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre sur la période 2019-2023 nous permet de compenser intégralement le non-respect du premier budget carbone couvrant la période 2015-2018 et de tenir nos engagements.
Ces résultats très positifs ne tombent pas ciel : ils sont le fruit d’une politique ambitieuse et déterminée menée sous l’impulsion du Président de la République, Emmanuel MACRON, et de la mobilisation collective – particuliers, entreprises, collectivités, etc. La France est en ligne pour atteindre l’objectif d’une baisse de -50 % des émissions brutes d’ici 2030 par rapport à 1990.
Toutefois, le ralentissement du rythme de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre en 2024, à un moment où certains responsables politiques remettent en cause par pur opportunisme politique la transition écologique, nous rappelle plus que jamais que le chemin à parcourir reste long et que nous ne devons surtout pas baisser la garde."
A propos du Citepa
Le Citepa publie chaque année le rapport Secten qui présente les émissions annuelles de gaz à effet de serre et polluants atmosphériques de manière détaillée. Ces inventaires d’émissions nationaux, basés sur les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et sur des méthodes sectorielles dédiées, permettent d’avoir la meilleure évaluation possible des émissions mais nécessitent d’attendre la publication de statistiques annuelles, ce qui impose un décalage de plus d’un an entre l’année en cours de publication et l’année de bilan.
Source : Communiqué Gouvernement
| |
|
|





 
|