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juin
10
2010
La quatrième génération de réacteurs nucléaires en préparation en Suède

Alors que, sur le plan politique, les choses paraissent plus incertaines qu'il y a un an lorsque la majorité avait levé le moratoire sur le nucléaire en Suède, les scientifiques veulent aller de l'avant. La proposition de loi autorisant la construction de nouveaux réacteurs vient d'être reportée à l'automne, après les élections de septembre. La construction de nouveaux réacteurs devient donc un enjeu électoral. Malgré des approches bien différentes, les industriels comme les scientifiques se préparent cependant à un éventuel renouvellement du parc nucléaire en Suède, comme le prouve la tenue d'une conférence à Stockholm le 18 mai dernier. Cette conférence s'est achevée par une présentation de la quatrième génération de réacteurs nucléaires : les réacteurs du futur.

Après être resté dans les cartons pendant de longues années, le projet de réacteurs nucléaires surgénérateurs a été remis au goût du jour en Suède. Autrefois trop chers et risqués, des évolutions technologiques facilitent aujourd'hui la conception de ce genre de réacteurs. A KTH, l'équipe du professeur Janne Wallenius travaille actuellement à la conception d'un réacteur du futur, dit de génération IV. Le professeur coordonne un projet financé par Vetenskapsrådet (VR, Conseil suédois de la recherche), qui regroupe l'université d'Uppsala, Chalmers et KTH. Les réacteurs de la quatrième génération seront aussi sûrs, sinon plus, que les réacteurs actuels et constituent l'avenir du nucléaire.

A la différence des réacteurs actuels à eau légère, qui utilisent de l'uranium enrichi, les nouveaux réacteurs "rapides" consomment ce que nous considérons aujourd'hui comme les "déchets" produits par les réacteurs existants. Grâce à la génération IV, nous pourrons extraire 100 fois plus d'énergie de l'uranium qu'avec les technologies utilisées actuellement. Les déchets produits auraient aussi une durée de vie réduite à quelques décennies, contre plusieurs milliers d'années aujourd'hui. Mais pour que cela fonctionne les neutrons provenant des réactions de fission doivent être rapides afin que le combustible, difficilement fissible, puisse être activé.

Cela ne suffit pas d'avoir l'eau comme fluide caloporteur puisqu'elle ralentit les neutrons. Seul un matériau comme le sodium, l'hélium ou le plomb laissant circuler les neutrons à une vitesse maximale pourra être utilisé dans les nouvelles centrales. Cela pose différents types de problèmes en fonction de l'option technologique choisie. De nouveaux matériaux de constructions qui résistent aux contraintes (températures très élevées, milieu corrosif) sont une condition nécessaire à la conception de ces réacteurs.

La Suède a décidé de parier sur un réacteur refroidi au plomb. Le plomb est un fluide caloporteur plus sûr que le sodium, choisi en France, qui réagit violemment avec l'eau et s'enflamme au contact de l'air ce qui impose des sécurités supplémentaires coûteuses. Avec le plomb, le souci principal des chercheurs est la corrosion. Les techniques de protection de l'acier ne sont pas encore à maturité industrielle, mais de nouvelles avancées devraient rendre faisable le refroidissement au plomb liquide. Celui-ci représente d'ailleurs l'avantage de se dilater fortement avec la chaleur, ce qui lui permet de circuler naturellement par convection dans le coeur du réacteur.

Les réacteurs à très haute température sont une alternative aux designs favorisés par la France ou la Suède. Cela ouvre la possibilité d'utiliser d'autres combustibles comme le plutonium ou le thorium, une solution privilégiée en Inde où ce dernier est abondant. Mais Janne Wallenius (KTH) ne partage pas l'enthousiasme des partisans de cette option technologique. Pour lui, il est inutile de vouloir utiliser toute autre ressource que l'uranium dont nous avons déjà extrait d'immenses quantités et qui contient encore beaucoup d'énergie inexploitée. De plus, le thorium est souvent mentionné dans le cas de réacteurs à sels fondus, mais il n'est pas envisageable d'obtenir une autorisation pour construire en Europe ce genre de réacteur qui va à l'encontre des principes de sécurité en vigueur pour les réacteurs modernes.

En Europe, des investissements de recherche à hauteur de 10 milliards d'euros sont prévus principalement pour le développement de trois types de réacteurs à neutrons rapides. Avant tout, il s'agit de réacteurs à sodium pour lesquels la France a une grande expérience. Mais il y a aussi les réacteurs au plomb et au gaz. Un réacteur au plomb est attendu pour 2022 [3].

En Suède, les chercheurs veulent construire un nouveau réacteur prototype et recherchent des financements.

"Nous venons juste de commencer à chercher le terrain" explique Janne Wallenius professeur à KTH. Ce nouveau réacteur de test serait sans doute construit près d'une centrale existante. Les premiers contacts ont été pris pour savoir si les exploitants des centrales seraient intéressés par ce genre de projet. Mais nous ne verrons pas un tel réacteur en Suède avant au moins une vingtaine d'années.

Même si l'électricité produite sera sans doute plus chère que dans les centrales actuelles, il existe un réel potentiel économique en Suède pour la génération IV d'après le professeur Wallenius qui déclare "nous avons eu des réacteurs nucléaires si longtemps en Suède, que nous avons suffisamment de déchets pour démarrer une dizaine de réacteurs de génération IV. Ensuite, ils pourront utiliser leurs propres déchets". En réussissant à mettre au point un tel réacteur, le professeur de KTH espère bien donner à l'industrie suédoise des débouchés à tous niveaux.

Source : Communiqué Bulletins-électroniques



 
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