fév. 06 2009 | Les schistes bitumineux: l'avenir du pétrole
Face à une forte volatilité du prix du baril et une diminution des découvertes de champs classiques de pétrole, les groupes pétroliers se tournent vers des sources non-conventionnelles. Aux côtés des sables pétrolifères et de l’offshore profond, les schistes bitumineux bien que relativement peu connus sont de plus en plus convoités. ALCIMED revient sur le développement de cette source de pétrole encore balbutiante et sur ses principaux enjeux.
Les volumes de pétrole que l’on peut obtenir à partir de schistes bitumineux sont aujourd’hui estimés à environ 2500 milliards de barils, soit environ deux fois supérieurs aux sources conventionnelles. Une grande partie de ces ressources se trouve aux Etats-Unis.
Les schistes bitumineux sont des roches sédimentaires qui contiennent de la matière organique : le « kérogène ». Il est transformé par traitement thermique, afin d’obtenir des hydrocarbures - donc du pétrole. Deux techniques de transformation, in-situ et ex-situ, sont utilisées en fonction de l’endroit où le traitement thermique est appliqué. Dans l’exploitation in-situ, la conversion se déroule directement dans le dépôt après injection d’air de combustion. L’exploitation ex-situ, qui représente la principale voie d’exploitation aujourd’hui, consiste au contraire en une extraction minière de la roche pour ensuite appliquer le traitement thermique dans des usines à la surface. Dans les deux cas, les hydrocarbures produits nécessitent un traitement supplémentaire de raffinage afin d’enlever des impuretés.
L’exploitation de schistes bitumineux est donc un processus complexe. Deux défis majeurs sont à relever si l’on veut en favoriser le développement : diminuer des coûts de production qui sont élevés, et réduire les fortes émissions de gaz à effet de serre associées au traitement thermique. De plus, dans le cas de l’exploitation ex-situ, la consommation en eau et la pollution des sols sont à considérer.
Les différents chocs pétroliers ont initié puis dynamisé ponctuellement l’exploitation des schistes bitumineux. Cependant, la hausse du prix du baril de 2004 à 2008 a relancé l’intérêt pour cette ressource non conventionnelle, mais l’industrie reste aujourd’hui encore jeune et peu mature. Parmi les projets lancés, un grand nombre a été abandonné. Aujourd’hui, trois principaux sites d’exploitation continuent de fonctionner au Brésil, en Estonie et en Chine.
« L’industrie des schistes bitumineux est en train de se structurer. On assiste aujourd’hui à l’émergence de nouveaux projets, notamment aux Etats-Unis, en Chine et en Jordanie, avec des acteurs industriels qui cherchent activement des partenaires», commente Christian Oeser, consultant au sein de l’activité Energie d’ALCIMED.
Les procédés de traitement thermique sont également en plein développement, afin de gagner en maturité :
- En effet, les sites d’exploitation à grande échelle existant (Brésil, Estonie et Chine) s’appuient sur des procédés ex-situ développés spécifiquement pour tenir compte des caractéristiques propres aux roches locales. Or, la composition géologique et chimique des schistes bitumineux dépend notamment de la localisation géographique du dépôt et peut fortement varier d’un dépôt à l’autre. Les acteurs possédant des technologies comme Petrobras au Brésil visent à « exporter » leur technologie et à l’adapter à d’autres dépôts.
- En parallèle, de nouveaux procédés se développent avec des acteurs ayant très souvent comme objectif principal de limiter les impacts sur l’environnement. Le développement du procédé « Rendall » en Australie en est un exemple.
Le nombre croissant d’acteurs se positionnant sur des projets d’exploitation laisse augurer un développement important des schistes bitumineux, source de pétrole prometteuse en raison de ses ressources considérables.
« On estime aujourd’hui que la production de pétrole à partir de schistes bitumineux devient économiquement viable si le prix de baril se situe autour de 80 dollars. Néanmoins, la maîtrise des impacts sur l’environnement et la réduction des coûts représentent des défis majeurs à relever », conclut Vanessa Godefroy, responsable de l’activité Energie d’ALCIMED.
A PROPOS
ALCIMED (www.alcimed.com) est une société de conseil et d’aide à la décision spécialisée dans les sciences de la vie (santé, biotech, agroalimentaire), la chimie, les matériaux et l’énergie ainsi que dans les industries de hautes technologies.
La vocation d’ALCIMED est d’accompagner les décideurs dans leurs choix de positionnement et leurs actions de développement. Ses consultants, par un travail d’investigation auprès des meilleurs spécialistes et experts dans le monde, apportent une analyse et des réponses pragmatiques aux questions soulevées par les décideurs (responsables R&D, responsables marketing & ventes, directions générales, directeurs d’unités).
ALCIMED s’appuie sur une équipe de 160 ingénieurs de haut niveau, répartis par secteur et capables de prendre en charge des missions extrêmement variées depuis des sujets marketing & ventes (études de marché, ciblage de nouveaux besoins, positionnement d’un nouveau produit…) jusqu’à des problématiques stratégiques (stratégie de développement, recherche & évaluation de cibles d’acquisition, organisation d’une activité…).
La société dont le siège est à Paris, est présente à Lyon et à Toulouse et a ouvert trois filiales en Europe (Espagne, Allemagne, Suisse).
Source : Communiqué ALCIMED
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