mars 13 2024 | Hydrogène bas-carbone en Europe, le CEA propose des leviers d'accélération
Le CEA dévoile les résultats de la première étude faisant état de la dynamique de la demande européenne en hydrogène bas carbone et en molécules dérivées (e-fuels…) d’ici 2040. Baptisée « SISYPHE », l’étude s’appuie notamment sur le témoignage de 70 industriels européens et pointe un risque élevé de non atteinte des objectifs européens. Elle met en avant des leviers pour accélérer le développement du marché de l’hydrogène bas carbone en Europe.
Le plan européen REPowerEU a fixé un objectif de consommation de 20 millions de tonnes par an d'hydrogène renouvelable à l'horizon 2030 en Europe. Le CEA s’est intéressé à la dynamique pour la demande européenne en hydrogène électrolytique bas carbone d’ici 2040. Basée sur la vision de quelques 70 industriels européens interrogés sur les projets engagés et leurs besoins potentiels en hydrogène, l’étude SISYPHE révèle un décalage entre ces objectifs et la demande projetée. Ainsi, la demande en hydrogène électrolytique estimée ne serait que de 2,5 millions de tonnes en 2030 et de 9 millions en 2040. L’étude souligne également des dynamiques très différentes entre les secteurs potentiels consommateurs d’hydrogène. En l’état, la sidérurgie et le transport aérien seraient les secteurs les plus demandeurs en hydrogène électrolytique sur la période 2030-2040.
L’étude met en lumière des freins à l’essor de la demande en Europe :
- des incertitudes fortes sur la compétitivité de l’hydrogène bas carbone par rapport aux énergies fossiles utilisées actuellement,
- un questionnement sur le passage à l’échelle industrielle des équipements nécessaires comme sur la disponibilité de quantités suffisantes d’électricité bas carbone et de l’infrastructure associée (lignes à haute tension…)
- des cadres réglementaires insuffisamment stabilisés, et peut être insuffisamment incitatifs. Les mécanismes de support mis en place aux Etats-Unis dans le cadre de l’Inflation Reduction Act pourraient être une source d’inspiration.
Le CEA propose 3 leviers permettant d’accélérer le développement de l’hydrogène bas carbone :
- Accélérer le développement de capacités de production d’électricité bas carbone (renouvelables et nucléaires) en Europe
- Assurer le passage à l’échelle des installations de production d’hydrogène et de molécules dérivées notamment en développant de la R&D appliquée pour accélérer la fiabilisation des électrolyseurs de forte puissance et leur industrialisation.
- Clarifier et stabiliser les mécanismes de support, avec des dotations financières en cohérence avec les objectifs.
Pour Bertrand Charmaison, responsable de l’étude et directeur du CEA I-tésé : « Cette étude nous éclaire sur la difficultés concrètes pour mettre en œuvre rapidement les investissements nécessaires à l’atteinte des objectifs d’hydrogène bas carbone en Europe. Pourtant l’atteinte de ses objectifs est nécessaire pour remplir les engagements de l’Europe, tant en termes de décarbonation que de réindustrialisation. L’étude met en avant des leviers possibles pour y parvenir. »
À propos du CEA
Le CEA est un acteur majeur de la recherche, au service de l’État, de l’économie et des citoyens. Il apporte des solutions concrètes à leurs besoins dans quatre domaines principaux : transition énergétique, transition numérique, technologies pour la médecine du futur, défense et sécurité. 1er organisme français dans le top 100 mondial des acteurs de l’innovation (Clarivate 2024), le CEA a un rôle de catalyseur et d’accélérateur d’innovation au service de l’industrie française. Il améliore la compétitivité des entreprises de tous les secteurs par la création de produits performants et différenciants et apporte des solutions novatrices pour éclairer les évolutions de notre société. Le CEA déploie cette dynamique dans l’ensemble des régions de France en accompagnant ses partenaires locaux dans leur démarche d’innovation et contribue ainsi à la création de valeur et d’emplois pérennes sur le territoire, au plus près des besoins industriels. Parallèlement, il accompagne le développement de ses 215 startups, vecteurs agiles pour transférer le savoir-faire et les technologies de rupture issues des laboratoires.
Source : Communiqué CEA
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