sept. 30 2024 | Faire dès maintenant de la France un champion européen des e-fuels pour décarboner l’industrie et la mobilité lourde
Le bureau français des e-fuels publie le 30 septembre 2024, l’édition 2024 de l’Observatoire Français des e-fuels, intitulée Faire dès maintenant de la France un champion européen des e- fuels pour décarboner l’industrie et la mobilité lourde.
LA CONFIRMATION DU POTENTIEL DE LA FILIÈRE TRICOLORE
Cette seconde édition confirme d’abord la dynamique relative aux projets de production d’e-fuels entrevue en 2023.
Près de 26 projets ont été identifiés dans le cadre de cette édition 2024, représentant une capacité totale de production de 906 milliers de tonnes équivalent pétroles (tep), soit l’équivalent de 5 600 vols aller-retour entre Paris et New-York ou 265 voyages de porte-conteneur entre Shanghai et Le Havre. A périmètre comparable, le nombre de projets était de 24 en 2023, ce qui représente une augmentation de 8,3% par rapport à l’édition précédente.
Ces projets sont équitablement répartis sur le territoire national avec au moins un projet dans 8 régions de métropole et 17 départements. Ils affirment également leur vocation commerciale, plutôt que de démonstration : les additions 2024 n’incluent en effet aucun projet de R&D.
Enfin, les carburants d’aviation durables (CAD), sous forme de kérosène de synthèse, se taillent la part du lion avec 13 projets pour 66,7% de la capacité cumulée de production si l’on inclut les co-produits à destination de la pétrochimie, pour une capacité de 604 ktep/an.
L’e-méthanol, utilisé principalement pour le transport maritime, mais également comme intrant pour la chimie, représente quant à lui une capacité cumulée de production de 300 ktep/an, soit 33,1% du total, répartis sur 4 projets.
La place du e-méthane reste marginale et limitée principalement à des projets de R&D avec 0,2% de la capacité de production répartis sur 9 projets.
UN ESSAI À TRANSFORMER
Les projets de e-fuels initiés en France sont encore dans des phases préliminaires de développement. Il s’agit désormais de passer à la réalisation en franchissant la barrière des décisions finales d’investissement, préalable au démarrage de la construction puis à la mise en service industrielle.
Au regard du temps de développement et de construction de ces projets, les 18 mois à venir seront déterminants pour permettre à la filière domestique de répondre aux objectifs fixés par la règlementation européenne à horizon 2030 (mandat d’incorporation pour le transport aérien, trajectoire de décarbonation pour le transport maritime) et aux engagements volontaires des transporteurs.
Cette phase constituera un révélateur pour la filière française, en déterminant la capacité de l’industrie à atteindre une part de production domestique et la compétitivité de ses acteurs à l’export dans un marché international en ébullition (cf. Observatoire international des e-fuels publié en février 2023).
RÉCONCILIER RÉINDUSTRIALISATION, SOUVERAINETÉ ET DÉCARBONATION
La seconde édition de l’Observatoire français des e-fuels montre que les 26 projets initiés constituent un important potentiel de création d’emplois directs et indirects sur l’ensemble du territoire. À date, 10 projets représentant 396 milliers de tonnes équivalent pétrole (tep), soit 54% des capacités totales, ont annoncés la création à venir de 3 705 emplois.
L’enjeu est particulièrement fort dans les bassins industriels confrontés à la désindustrialisation et engagés dans une démarche volontariste de transition en misant sur un savoir-faire historique dans les filières énergétiques.
Les projets identifiés permettraient par ailleurs d’éviter entre 2,4 et 3,4 millions de tonnes d’émissions CO2 équivalent par an, soit les émissions annuelles de 565 000 à 735 000 véhicules individuels. Ils complètent l’arsenal des leviers de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre les objectifs français de lutte contre le changement climatique pour les secteurs les plus difficiles à décarboner.
Enfin, la production d’e-fuels renforcera l’indépendance énergétique de la France et sa souveraineté industrielle. Les projets cartographiés permettraient d’éviter chaque année la production et l’importation de 941 milliers de tep de pétrole, soit 6,4 millions de barils équivalents pétrole.
À l’inverse, si la France ne développe pas sa propre filière de production d’e-fuels, elle devra recourir massivement à l’import de e-molécules pour respecter les mandats d’incorporation européens. Dans le seul secteur de l’aviation, la facture pourrait s’élever à 2,6 milliards d’euros en 2035 si aucune production domestique ne se développe et aggraver encore le déficit
commercial.
Pour rappel, les e-fuels (e-méthanol, e-kérozène, e-méthane et e-ammoniac) sont produits en combinant de l’hydrogène obtenu par électrolyse de l’eau alimentée par de l’électricité nucléaire et renouvelable, et du carbone recyclé de procédé industriel, de la biomasse ou capté dans l’air.
Ils peuvent se substituer aux produits fossiles existants, sans besoins de modification des infrastructures et des équipements les valorisant.
Communiqué le Bureau français des e-fuels
Créé en juillet 2023, le Bureau français des e-fuels réunit experts, chercheurs, développeurs de projets, industriels, consommateurs et financiers, afin de promouvoir le rôle des e-fuels dans la décarbonation des secteurs aux émissions les plus difficiles à abattre à savoir le transport aérien et maritime. Son objet premier est de faire la promotion d’une filière française de production d’e-fuels, vertueuse, compétitive et durable. Il encouragera les synergies, les échanges, et œuvrera avec pédagogie auprès des différents publics sur le sujet des e-fuels. Il a également vocation à conseiller les acteurs du secteur, publics et privés, afin de favoriser le développement des projets.
Source : Communiqué Bureau français des e-fuels
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