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mars
15
2011
Séisme au Japon : l’ASN fait le point sur la situation des centrales nucléaires de Fukushima Daiichi, Fukushima Daini, Onagawa et Tokaï

I – Centrale nucléaire de Fukushima Daiichi

Le 11 mars 2011 à 14h46 (heure locale), un séisme a frappé la centrale de Fukushima Daiichi entraînant son arrêt automatique d’urgence.

Le séisme a également provoqué :

la perte des deux alimentations électriques externes de la centrale qui n’a pas été compensée par les groupes électrogènes de secours pour des raisons actuellement inconnues ;
un tsunami qui a affecté la station de pompage de la centrale nucléaire, station permettant in fine le refroidissement du réacteur (source froide).
I.1 – Point de la situation du réacteur n°1

Cette perte totale des alimentations externes et internes du réacteur a entraîné la perte de refroidissement du cœur du réacteur, refroidissement déjà altéré par la perte de la source froide.

Les autorités japonaises ont rapidement décidé des mesures de protection des populations : évacuation des personnes à proximité de la centrale (rayon de 2km) et mise à l’abri (rayon de 10km). La mesure d’évacuation a par la suite été étendue jusqu’à 20km. 210 000 personnes auraient été évacuées.

A la suite d’une augmentation de la pression à l’intérieur de l’enceinte de confinement (qui a atteint 0,8 MPa), il a été décidé de procéder à une décompression volontaire de cette enceinte par un rejet contrôlé à l’atmosphère. Cette opération a été réalisée le 12 mars 2011 à 14h30 (heure locale) sans problème. La pression intérieure de l’enceinte est redescendue à 0,4 MPa.

Vers 14h40 (heure locale) des détecteurs à l’extérieur du site mesurent du césium puis d’iode radioactifs. Cela suggère une dégradation, au moins partielle, du cœur du réacteur, ce qui a été ultérieurement confirmé par l’exploitant TEPCO.

A 15h36 (heure locale), une violente explosion a eu lieu dans la partie supérieure du bâtiment réacteur entraînant l’effondrement du toit. Cette explosion est vraisemblablement due à l’hydrogène généré puis accumulé lors des opérations de décompression de l’enceinte de confinement.

Le gouvernement japonais a déclaré par la suite que l’enceinte de confinement est néanmoins restée intègre après l’explosion.

Les mesures de radioactivité effectuées dans l’environnement à proximité de la centrale montrent une décroissance de celle-ci après l’explosion. Les valeurs maximales atteintes, en termes de débit de dose, étaient de l’ordre de 1.5 mSv/h (c’est-à-dire que la limite annuelle d’exposition d’une personne du public – 1 mSv – est atteinte en 40 minutes d’exposition ; pour mémoire, en France, la limite annuelle d’exposition d’un travailleur est de 20 mSv).

A 20h20 (heure locale), l’exploitant TEPCO a initié le noyage du cœur du réacteur en y injectant de l’eau de mer borée.

La pression à l’intérieur de l’enceinte de confinement est désormais de 0,35 MPa (situation plus favorable qu’antérieurement) mais les combustibles sont toujours hors d’eau sur une longueur de 1,7m.

A 02h30 (heure locale, le 14 mars), la situation est stable, une partie du combustible resterait toujours hors d’eau.

L’incident a été classé par l’Autorité de sûreté japonaise au niveau 4 de l’échelle INES qui en comporte 7, ce qui correspond à un accident nucléaire ayant des conséquences locales.

I.2 – Point de la situation sur le réacteur n°2

Le réacteur n°2 a été automatiquement mis à l’arrêt lors du séisme. Il n’a pas été refroidi pendant plusieurs heures.

L’exploitant a procédé à des appoints en eau douce puis d’eau de mer borée afin de maintenir le refroidissement du réacteur. Le niveau d’eau serait satisfaisant.

La dépressurisation de l’enceinte est envisagée mais n’a pas encore été réalisée.

I.3 – Point de la situation sur le réacteur n°3

La perte totale des alimentations externes et internes du réacteur a entraîné la perte de refroidissement du cœur du réacteur, refroidissement déjà altéré par la perte de la source froide.

A la suite d’une augmentation de la pression à l’intérieur de l’enceinte de confinement, il a été décidé de procéder à des décompressions volontaires le 13 mars 2011 entre 8h40 et 9h20 (heure locale) de cette enceinte par un rejet contrôlé et filtré à l’atmosphère. Cette baisse de pression se fait progressivement afin de limiter les risques d’explosion d’hydrogène dans le bâtiment du réacteur.

Des difficultés pour dégazer l’enceinte de confinement ont ensuite été constatées pendant quelques heures mais une nouvelle décompression volontaire a pu avoir lieu. En effet, une des deux vannes situées en partie basse de l’enceinte de confinement a pu être ouverte afin de diminuer la surpression (l’autre vanne est jugée trop radioactive pour être manipulée). La pression à l’intérieur de l’enceinte est désormais de 0,4 MPa.

A la suite d’un dénoyage partiel du combustible (entre 1,5 et 2m), l’exploitant TEPCO a initié à 09h25 (heure locale) le noyage du cœur du réacteur en y injectant de l’eau douce, et à 13h12 de l’eau de mer borée par l’intermédiaire du réseau incendie. La situation concernant le refroidissement semble maîtrisée, mais l’endommagement des gaines n’est pas à exclure, ce qui semble confirmé par des mesures de radioactivité.

Les mesures de radioactivité effectuées dans l’environnement à proximité de la centrale montrent une décroissance de celle-ci après l’explosion. Les valeurs maximales atteintes, en termes de débit de dose, était de l’ordre de 1.2 mSv/h (c’est-à-dire que la limite annuelle d’exposition d’une personne du public – 1 mSv – est atteinte en 50 minutes d’exposition ; pour mémoire, en France, la limite annuelle d’exposition d’un travailleur est de 20 mSv).

I.4 – Point de la situation sur les réacteurs n°4 à 6

Les réacteurs n°4 à 6 étaient à l’arrêt pour maintenance (arrêt de tranche) lors du séisme.

TEPCO indique ne pas avoir de problème de sûreté sur ces réacteurs.


II – Centrale nucléaire de Fukushima Daini

Les quatre réacteurs sont à l’arrêt et toutes les grappes de contrôle ont été insérées. De plus, les alimentations électriques externes sont disponibles.

Les autorités japonaises ont décidé l’évacuation du public dans un rayon de 10 km. Les balises de mesure de la radioactivité autour du site n’ont pas relevé d’élévation de la radioactivité par rapport au niveau habituel.

A 8h (heure locale), la situation était la suivante :

Réacteur n° 1, 2, 3, 4 :

L’inventaire en eau des cœurs est maintenu par injection d’eau en cuve mais il semble que les installations soient dépourvues de source de refroidissement externe (source froide).

L’exploitant TEPCO a engagé la procédure de dépressurisation des enceintes pour les réacteurs 1, 2 et 3 à 8h00 heure locale.


III – Centrale nucléaire de Onagawa

Les trois réacteurs, exploités par Tohoku Electric Power, seraient sous contrôle selon les autorités japonaises.

Le premier niveau de l’état d’urgence dans la centrale d’Onagawa a été déclaré à la suite des niveaux de radioactivité enregistrés.

Les autorités japonaises cherchent à déterminer actuellement l’origine des radiations, qui pourraient provenir des relâchements de la centrale de Fukushima Daiichi. La radioactivité, moins importante en sortie de cheminée qu’au pied de la cheminée, semble confirmer cette hypothèse.


IV- Centrale nucléaire de Tokaï

La centrale de Tokaï est composée de deux réacteurs ; le premier de ces réacteurs est à l’arrêt définitif depuis 1998.

Réacteur n°2 :

Le réacteur est à l’arrêt. Cependant, une pompe à eau de mer, alimentée par un générateur diesel, s’est arrêtée à la suite du tsunami. Une pompe de secours permet d’assurer le refroidissement du réacteur d’après l’Autorité de sûreté japonaise. L’exploitant Japan Atomic Power Company contrôle la situation et la température dans le réacteur descend régulièrement.

Source : Communiqué ASN

Voir la fiche de l'entreprise ASN



 
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