juin 16 2011 | Les Autorités de sûreté nucléaire se concertent sur les décisions à prendre à la suite de l’accident de Fukushima Daiichi.
Les autorités de sûreté nucléaire des pays membres du G8, de l’Agence de l’OCDE pour l’énergie nucléaire ainsi que des pays associés, comprenant l’Afrique du Sud, le Brésil, l’Inde, la Roumanie et l’Ukraine se sont réunis le 6 juin à Paris pour discuter des conséquences de l’accident intervenu à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et pour décider des actions à mettre en œuvre au niveau international.
Le Forum sur Fukushima Daiichi : premiers enseignements et actions a constitué une étape importante des efforts internationaux entrepris pour apprendre, partager et mettre en œuvre les leçons de l’accident. A l’ouverture du Forum, Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre française de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement, a donné les messages clés sur lesquels les gouvernements des 33 pays s’étaient accordés à l’OCDE la veille.
Selon les co-présidents du Forum, la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, « les discussions ont été excellentes aujourd’hui sur ce que nous apprenons et sur les actions entreprises. Néanmoins, les autorités réglementaires reconnaissent la gravité de la situation à Fukushima Daiichi et les efforts continus des travailleurs ainsi que des autorités japonais. Des mesures additionnelles vont être prises ; le Forum ainsi que les autorités participantes se sont concentrés sur les points majeurs et les priorités ».
Les participants au Forum sont tombés d’accord sur certaines de ces priorités et des recommandations en termes de leçons collectives, de partage d’analyses et d’approches ainsi que de mises en œuvre des conclusions de cette réunion. Le texte intégral des conclusions finales et des recommandations sera bientôt mis en ligne sur le site de l’AEN[1] (www.oecd-nea.org).
Les principales conclusions incluent :
- En ligne avec le communiqué du sommet du G8 de Deauville du 26-27 mai 2011 et du Séminaire ministériel qui s’est tenu à l’OCDE le 7 juin 2011, les autorités de sûreté nucléaire ont pour objectif de continuer à s’assurer des meilleurs niveaux de sûreté, à travers une amélioration continue. Dans ce contexte, elles demeurent engagées sur les moyens de rendre les réacteurs en cours d’exploitation et les nouveaux réacteurs encore plus sûrs en intégrant les leçons de l’accident de Fukushima Daiichi.
- Des revues en profondeurs et des analyses de la sûreté des centrales ont été entreprises ou sont en cours à la suite de l’accident de Fukushima Daiichi. Les participants au Forum invitent toutes les autorités réglementaires supervisant des installations nucléaires à lancer des revues et des analyses similaires dès que possible.
- Les autorités réglementaires vont poursuivre l’acquisition systématique des connaissances nécessaires à la conception des centrales et des situations post-accidentelles. En cette matière, les priorités incluent les événements naturels externes, la résistance aux chocs externes, y compris les risques combinés, l’impact sur la conception des centrales, la capacité des systèmes de sûreté à résister aux accidents graves, les réponses et les capacités de gestion d’urgence, la communication de crise, les plans de remédiation des sites et leur mise en œuvre.
- Les autorités réglementaires vont continuer à accroître leur coopération à travers le Comité de l’AEN sur les activités réglementaires nucléaires (CANR) ; elles entendent également améliorer la diffusion d’information fiables et de manière continue, qu’elles fournissent au public ainsi qu’aux institutions gouvernementales, au niveau national et international. Au-delà, elles vont réfléchir à la pertinence des instruments actuellement utilisés pour communiquer de manière ouverte et transparent avec le public sur la gravité des accidents, y compris l’échelle INES, un instrument de mesure défini conjointement l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Agence de l’OCDE pour l’énergie nucléaire (AEN).
- Les autorités réglementaires ont aussi mis en lumière la nécessité d’une réponse rapide dans la gestion de situations accidentelles de ce type.
- Les autorités réglementaires ont souligné que les exploitants titulaires d’autorisation portent la responsabilité première en matière de sûreté nucléaire. A cet égard, elles se félicitent des engagements de l’Association mondiale des exploitants nucléaires (World Association of Nuclear Operators, WANO) et de ses membres d’accroître leurs efforts en matière de sûreté nucléaire à travers le renforcement des revues par les pairs, de la transparence et de la coopération entre exploitants.
- L’AEN a été reconnue comme une enceinte permettant un travail d’experts en réseau des plus efficaces afin d’assurer la coordination des autorités réglementaires de l’Agence et des pays associés et pour diffuser les meilleurs pratiques en matière de sûreté nucléaire. Les autorités réglementaires ont demandé aux comités techniques permanents de l’AEN, y compris le Comité sur la sûreté des installations réglementaires et le Comité sur la protection radiologique et la santé public (CRPPH) de conduite des analyses techniques complémentaires à la suite de ce Forum et de partager leurs conclusions à l’échelle internationale.
- Les autorités réglementaires des pays membres du G8, de l’AEN et des pays associés ont réaffirmé leur engagement à travailler ensemble à l’échelle internationale. Elles sont persuadées que, malgré son caractère dramatique, la situation permettra à terme de renforcer la sûreté nucléaire internationalement. La conférence ministérielle de l’AIEA qui se tiendra fin juin, est la prochaine étape importante d’un ensemble d’actions qui améliorera la sûreté nucléaire au niveau mondial.
Source : Communiqué ASN
Voir la fiche de l'entreprise ASN
| |
|
|
|