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déc.
16
2013
13ème Conférence FEMIP: la BEI, l’UpM et l’OME s’engagent pour le développement de l’efficacité énergétique au Sud et à l’Est de la Méditerranée

La Banque européenne d’investissement (BEI) a organisé, ce 10 décembre 2013 à Bruxelles, la 13ème Conférence FEMIP, en partenariat avec l’Union pour la Méditerranée (UpM) et l’Observatoire Méditerranéen de l’Energie (OME). Le thème de la réunion était celui de la promotion de l’efficacité énergétique dans les pays méditerranéens partenaires de l’Union européenne. La conférence a réuni quelque 250 participants : les ministres de l’énergie du Maroc, de la Tunisie, de la Palestine et de la Turquie, des représentants des entreprises, experts et praticiens du secteur, des autorités de tutelle et de régulation, les institutions financières, les milieux académiques et représentants de la société civile.[1]

Le secteur de l’énergie représente un enjeu crucial pour le développement durable de la région et le maintien de la croissance des pays arabes en transition démocratique. Aussi la FEMIP a-t-elle consacré près de 40% de ses financements (soit 5,4 Milliards d’€) à la modernisation de ce secteur, notamment en promouvant les énergies renouvelables dans le cadre du Plan Solaire Méditerranéen. Cependant, les caractéristiques du système énergétique des pays concernés rendent la situation actuelle de moins en moins soutenable : croissance exponentielle de la demande (en moyenne 8% par an) ; très forte dépendance aux hydrocarbures pour la génération électrique ; sous-dimensionnement des infrastructures de production et de distribution laissant nombre de particuliers et d’entreprises en situation de précarité énergétique; système généralisé de subventions qui fragilise les comptes publics des Etats, sans permettre de solvabiliser les investissements nouveaux, ni de sensibiliser les utilisateurs au besoin d’économies d’énergies.

Dans ces conditions la promotion de l’efficacité énergétique apparait comme une des réponses les plus efficaces et les moins couteuses au besoin d’accroitre la disponibilité de la ressource et de rationaliser son utilisation ; selon une étude réalisée avec le soutien du Fonds fiduciaire de la FEMIP, le potentiel d’économies d’énergies se chiffre à 80% dans le bâtiment, 60% dans les processus industriels et entre 20 et 40% dans la consommation des particuliers. Si le gisement d’économies est donc bien réel, l’amorçage de la transition énergétique reste obérée par la fragmentation du marché, un déficit capacitaire des autorités comme du système financier, et par le système des subventions qui ne sont pas conçues comme des incitations à la modernisation énergétique.

Les échanges réalisés au cours de la journée ont permis de dégager les lignes d’action suivantes :

- Il existe une prise de conscience collective des autorités politiques et techniques, comme des opérateurs en faveur de la promotion de l’efficacité énergétique ; beaucoup d’initiatives sont en cours avec des résultats tangibles, par exemple au Maroc, en Tunisie, au Liban et en Palestine ; parallèlement, plusieurs pays ont entrepris une conversion graduelle des mécanismes de subvention à l’énergie en un système d’incitation à la modernisation.

- Les ministres ont exprimé leur détermination à amplifier ces évolutions et notamment à faire de l’efficacité énergétique une priorité assortie d’objectifs chiffrés et de plans d’action quantifiés. Il convient cependant de retenir qu’une telle politique doit rester compatible avec le maintien de la compétitivité internationale des économies concernées et tenir compte des particularismes locaux dont la prise en compte est une des clés du succès ;

- La transition énergétique est un processus sociétal ; sa réalisation est grandement facilitée par la création d’agences publiques capables de concentrer et diffuser l’expertise, par la refonte du cadre règlementaire et tarifaire, la modernisation de l’appareil bancaire et financier local, le développement d’outils financiers et de coopérations régionales. Dès lors, l’appui de la communauté internationale doit couvrir tans les instruments financiers que le transfert d’expériences et la mise en place d’assistance technique en faveur des pays partenaires.

En tant que principal bailleur du développement économique et social des pays méditerranéens partenaires de l’Union européenne, la BEI-FEMIP conçoit son rôle en appui à cette transition selon trois axes : a) l’assistance technique sur les aspects transversaux ou les coopérations régionales, b) l’aide à l’identification et à la définition technique des projets d’investissements, c) la mise en place de mécanismes financiers diversifiés qui, par l’utilisation conjointe de ressources budgétaires et de prêts, sont capables de porter une partie des risques et, ainsi, de catalyser l’épargne privée.

Forte de son expérience développée depuis 20 années en Europe, la BEI a déjà amorcé la mise à disposition de nouveaux instruments au Sud de la Méditerranée :

- Le programme régional de préparation de projets d’efficacité énergétique ou d’énergies renouvelables dans le cadre du Plan Solaire Méditerranéen, doté de 5 millions d’€ de la FIV[2] pour accélérer la préparation d’une vingtaine de projets de portée régionale ;

- Le prêt de 50 millions d’€ au soutien des PME libanaises investissant dans les énergies renouvelables ou l’efficacité énergétique ; ce prêt intermédié par le secteur bancaire libanais bénéficiera d’une assistance technique de 4 millions d’€ financée par la FIV ;

Parallèlement, la BEI conduit une réflexion sur la possibilité d’étendre au Sud de la Méditerranée les mécanismes d’assistance technique à définition de programmes d’investissement en énergie durable portés par les autorités locales, sur le modèle du programme ELENA [3].

La BEI-FEMIP portera les conclusions de la présente conférence FEMIP à l’attention de la réunion ministérielle de l’UpM sur l’énergie (Bruxelles, 11 décembre 2013) et à la prochain Réunion Ministérielle de la FEMIP (Athènes, 1-2 avril 2014) qui sera consacré aux orientations stratégiques de la coopération financière Euro-Méditerranéenne dans le nouveau cadre budgétaire 2014-2020.

[1] Programme et documents disponibles sur le site de la BEI

[2] FIV : Facilité d’investissement du Voisinage, financée par le budget de l’Union européenne

[3] ELENA: European Local Energy Assistance

A propos de la BEI

La BEI est la banque de l’Union européenne. Nous sommes la seule banque à appartenir aux États membres de l'Union européenne et à en représenter les intérêts. Nous travaillons en étroite collaboration avec les autres institutions de l'UE afin de mettre en œuvre la politique de l'UE.

Source : Communiqué BEI

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