octo. 18 2016 | L’ASN prescrit la réalisation sous trois mois de contrôles sur les générateurs de vapeur de cinq réacteurs d’EDF dont l’acier présente une concentration élevée en carbone
L’ASN a prescrit à EDF de réaliser, sous trois mois, des contrôles complémentaires sur certains fonds primaires de générateurs de vapeur [1] de 5 de ses réacteurs dont l’acier est affecté par une concentration élevée en carbone. La réalisation de ces contrôles nécessitera la mise à l’arrêt des réacteurs concernés.
Les analyses menées à la demande de l’ASN par EDF depuis 2015 concluent que certains fonds primaires de générateurs de vapeur, fabriqués par Areva Creusot Forge ou JCFC [2] , présentent une zone de concentration importante en carbone pouvant conduire à des propriétés mécaniques plus faibles qu’attendu. Ces générateurs de vapeur équipent 18 réacteurs de 900 ou 1450 MWe. Parmi ces réacteurs, 12 sont équipés de fonds primaires fabriqués par JCFC susceptibles de présenter une concentration en carbone particulièrement élevée.
EDF a apporté à l’ASN des éléments visant à justifier la sûreté du fonctionnement des 12 réacteurs concernés. À la suite de l’analyse menée avec l’appui de l’IRSN et après échanges techniques avec EDF, l’ASN a conclu qu’il convient de réaliser des contrôles complémentaires sous trois mois, sans attendre les arrêts programmés des réacteurs pour renouvellement du combustible. Ces contrôles visent à vérifier si chacun des fonds primaires concernés s’inscrit dans les hypothèses du dossier transmis par EDF.
Ces contrôles ont été réalisés ou sont en cours pour 7 des 12 réacteurs concernés [3] , à l’occasion d’arrêts programmés. EDF a confirmé qu’elle réalisera ces contrôles sur les 5 autres réacteurs sous trois mois. L’ASN a pris ce jour une décision prescrivant la réalisation des contrôles sur ces réacteurs :
- Centrale nucléaire de Civaux, réacteur 1 ;
- Centrale nucléaire de Fessenheim, réacteur 1 ;
- Centrale nucléaire de Gravelines, réacteur 4 ;
- Centrale nucléaire du Tricastin, réacteurs 2 et 4.
Par ailleurs l’ASN examine, avec l’appui de l’IRSN, les éléments de justification transmis par EDF. Cette instruction nécessitera quelques semaines, voire davantage si le dossier transmis appelle des compléments.
L’ASN a rendu publique le 7 avril 2015 une anomalie de la composition de l’acier dans certaines zones du couvercle et du fond de la cuve du réacteur de l’EPR de Flamanville. La détection de cette anomalie a conduit l’ASN à demander à Areva NP et EDF de tirer l’ensemble du retour d’expérience de cet évènement. Trois processus sont actuellement en cours :
la recherche, sur d’autres composants des réacteurs d’EDF, d’anomalies techniques similaires à celle détectée sur la cuve de l’EPR de Flamanville. Cette recherche a conduit EDF à identifier des anomalies similaires sur les fonds primaires de certains générateurs de vapeur, qui font l’objet du présent communiqué ;
des revues de la qualité de la fabrication des pièces dans les usines de fabrication d’Areva NP qui ont permis à Areva NP de détecter des irrégularités dans les dossiers de fabrication de Creusot Forge ;
le lancement de réflexions sur la surveillance réalisée par les exploitants d’installations nucléaires de base sur leurs prestataires et sous-traitants, le contrôle effectué par l’ASN et les mécanismes d’alerte.
A propos de l'ASN
L'ASN assure, au nom de l'État, le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France pour protéger les travailleurs, les patients, le public et l'environnement des risques liés à l'utilisation du nucléaire.
Source : Communiqué ASN
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