mars 23 2017 | Observatoire des marchés de gros de l’électricité, du gaz naturel et du CO2 au 4e trimestre 2016
ÉLECTRICITÉ : FORTE REMONTÉE DES PRIX AU 4e TRIMESTRE 2016 EN LIEN AVEC UNE FORTE INDISPONIBILITÉ DU NUCLÉAIRE
Le dernier trimestre de 2016 a été marqué par une très faible disponibilité nucléaire qui s’est située à un niveau historiquement bas avec un taux inférieur d’environ 10 points par rapport à la normale. Cela s’inscrit dans le contexte des contrôles complémentaires prescrits par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur les générateurs de vapeur de certains réacteurs.
La consommation trimestrielle, quant à elle, a augmenté de 7 % par rapport au même trimestre de l’année passée.
Dans ces conditions, on observe une forte hausse des prix au comptant et à terme sur le marché de l’électricité. Les prix sur le marché à court terme se sont établis à 59,0 €/MWh en base (moyenne des 24 heures) soit 45 % audessus du prix moyen du dernier trimestre 2015. Les prix sur les heures de pointe de consommation se sont élevés à 75,2 €/MWh soit 51 % au-dessus des prix du 4e trimestre 2015. La montée des prix a été particulièrement importante au mois de novembre pour atteindre 65,1 €/MWh sur le produit de base, alors qu’en novembre 2015 il n’était que de 41,7 €/MWh. De plus, l’enchère sur la bourse EPEX SPOT a connu, au cours du mois de novembre, une situation de tension particulière en raison de la faible disponibilité nucléaire et de températures basses, avec trois pics de prix horaire lors de la pointe du soir à plus de 800 €/MWh les 7, 8 et 14 novembre 2016. Ce type d’évènement de marché fait systématiquement l’objet d’une analyse spécifique par la CRE.
Les prix sur les marchés à terme ont connu leurs niveaux les plus élevés depuis 2012 au cours du mois de novembre 2016 avant de chuter au début du mois de décembre dans un contexte d’annonce des volumes d’ARENH alloués et de publications d’informations concernant le redémarrage sous conditions de réacteurs nucléaires. Comme l’a indiqué la CRE dans son rapport de surveillance du 18 octobre 2016, cette évolution, compte tenu de son ampleur et de sa rapidité, est susceptible d’avoir un impact important sur les marchés de l’énergie. La CRE est, dans cette situation, particulièrement attentive aux conditions de cette évolution des prix et notamment au respect des obligations de transparence du règlement REMIT.
Le bilan des échanges frontaliers a, par conséquent, été presque neutre au 4e trimestre 2016 avec une chute des exportations de 45 % par rapport au 4e trimestre 2015 et une importante augmentation des importations de 70 % par rapport au dernier trimestre 2015. Le solde exportateur s’établi à 0,8 TWh au cours du trimestre. Les moyens de production fossiles ont été largement sollicités au 4e trimestre 2016 avec une augmentation des taux de production de la filière gaz et charbon de 25 points par rapport au 4e trimestre 2015.
Les volumes échangés sur les marchés spot et à terme sont en augmentation. Notamment, les volumes du produit calendaire pour livraison en 2017 augmentent de 104 % par rapport au trimestre précédent.
GAZ NATUREL : HAUSSE DE LA CONSOMMATION ET DES PRIX SUR L’ENSEMBLE DES MARCHÉS
La consommation de gaz en France a augmenté de 22 % par rapport au 4e trimestre de l’année précédente, notamment en raison de la consommation des centrales électriques au gaz, qui a doublé par rapport au dernier trimestre 2015 pour dépasser les 20 TWh au cours du trimestre.
Les volumes échangés sur les marchés spot augmentent de 4 % par rapport au 4e trimestre 2015, principalement en raison d’une hausse des échanges sur la bourse (+24 %) et notamment sur l’infra-journalier (+55 %). Le différentiel de prix spot entre le Nord (PEG Nord) et le Sud (TRS) de la France a légèrement diminué au cours du trimestre passant de 2,3 €/MWh à 1,6 €/MWh en moyenne. Néanmoins, ce différentiel de prix n’est pas homogène au cours du trimestre. Ces variations s’expliquent par la combinaison d’un faible apport en GNL à Fos et en Espagne ainsi qu’à la hausse de la consommation liée à la période hivernale et à la forte consommation des centrales électriques au gaz dans un contexte de faible disponibilité des centrales nucléaires.
Début 2017, les écarts de prix entre les régions Nord et Sud de la France ont atteint plus de 20 €/MWh dans ce contexte de tension d’approvisionnement en GNL au sud de la France.
CO2 : FORTE HAUSSE DES ÉCHANGES DE QUOTAS (EUA)
Au cours du 4e trimestre 2016, les volumes EUA échangés ont fortement augmenté par rapport au trimestre précédent (+57 %) et le prix moyen spot du produit EUA affiche une hausse de 21,4 % par rapport au 3e trimestre 2016, s’établissant à 5,52 €/tCO2. Au cours du 4e trimestre 2016, la rentabilité théorique d’une centrale thermique à gaz aux heures de pointe (le clean spark spread pointe (Y+1)) a augmenté de près de 200 % pour atteindre 24,3 €/MWh, et la rentabilité théorique d’une centrale thermique à charbon aux heures de pointe (le clean dark spread pointe (Y+1)) a augmenté de près de 76 % atteignant 35,5 €/MWh, dans le contexte de hausse des prix à terme de l’électricité
A propos de la Commission de régulation de l'énergie
Installée le 24 mars 2000, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) est une autorité administrative indépendante. Elle
concourt, au bénéfice des consommateurs finals, au bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz naturel. Elle
veille à l’absence de toute discrimination, subvention croisée ou entrave à la concurrence.
Source : Communiqué CRE
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