mai 24 2023 | Annonce du plan d’actions de la Première Ministre au Conseil National de la Transition Ecologique : France Gaz Liquides insiste pour que les spécificités du milieu rural soient prises en compte dans cette feuille de route de décarbonation
Le plan d’action présenté par Elisabeth Borne le 22 mai devant les membres du CNTE prévoit de s’appuyer sur la seule électrification massive des usages comme réponse aux besoins énergétiques des français dans le contexte de la décarbonation. Pourtant, la filière des gaz liquides (GPL, bioGPL) s’interroge sur la prise en compte des 33% de français vivant en milieu rural dans ces plans macro-économiques. Car si la ligne directrice et les objectifs sont clairs et partagés - atteindre la neutralité carbone en 2050 -, les moyens pour y parvenir doivent faire l’objet d’une attention particulière lorsqu’il s’agit de la ruralité.
1/ Les infrastructures énergétiques diffèrent entre les milieux ruraux et urbains
L’habitat en milieu rural - 21 millions de Français y résident, - ne répond pas au profil énergétique optimal pour l’installation massive de pompes à chaleur[1] :
-93% des résidences principales sont des maisons individuelles dans les communes rurales (vs 21% en agglomération parisienne)
-La superficie de ces habitations est important ce qui influe fortement sur la puissance requise pour satisfaire les besoins de chauffage et d’ECS (eau chaude sanitaire) : en zone rurale, plus de 6,1 millions de logements ont une surface supérieure ou égale à 80m2
-Les résidences situées en zone rurale sont majoritairement anciennes et par conséquent mal isolées : 26% de ces logements ont été construits avant 1918. Ce chiffre s’élève à 47% pour les logements datant d’avant 1970
-35% des ménages ruraux sont touchés par la précarité énergétique, et la totalité des ménages ruraux fait face à un surcoût tant en matière de chauffage (+20%) que de mobilité (+40%) [2]
2/ Le coût de la transition énergétique est plus important pour le milieu rural
France Gaz Liquides souligne que les projections de l’interdiction du chauffage aux énergies fossiles dans le bâtiment devraient prendre en compte la ruralité :
- D’une part le coût évalué par l’actuelle projection de RTE Futures énergétiques 2050 doit être réévalué à l’aune de l’accélération voulue par « Fit for 55 » : d’un coût complet d’électrification annualisé de 66-61 milliards d’euros à 2050 dans les scénarios N1 et N2, la projection, ramenée à 2035 par le Pacte Vert, s’établirait à environ 100 milliards d’euros pour soutenir l’effort financier d’électrification.
- D’autre part, une conversion aux pompes à chaleur du parc de logements équipés de chaudières en milieu rural entraînerait +37% à +68% de hausse de la pointe électrique. C’est le résultat d’une modélisation de deux scénarios de décarbonation par électrification du parc de logements les 24 523 communes dépourvues de réseaux de gaz naturel, logements qui consomment annuellement 93TWh et jusqu’à 34 GWH d’appel de puissance en pointe.
- Enfin, alors que l’incorporation de biopropane dans les chaudières THPE permet de réduire les émissions de CO2 de ces logements de 77% sans nécessiter de changement d’équipement ni de travaux de rénovation thermique, l’installation d’une pompe à chaleur est excessivement onéreuse (50 k€ pour la rénovation de l'enveloppe, l'installation d'une PAC et le changement des émetteurs) et son efficacité est questionnable dans les logements anciens de superficie importante.
France Gaz Liquides, forte de son ancrage dans les problématiques énergétiques de la ruralité, tient à souligner qu’il est essentiel de s’interroger sur l’électrification massive des territoires, alors que la France doit maintenir un mix énergétique équilibré pour conforter son indépendance énergétique. La filière rappelle que l’électricité, le gaz renouvelable et la sobriété forment trois éléments essentiels pour faire face aux défis énergétiques de demain. La réponse aux objectifs de décarbonation accélérée réside, pour les communes rurales qui couvrent 94% du territoire français, dans les solutions de gaz liquides renouvelables que la filière s’attache à développer.
À propos de France Gaz Liquides
Association loi 1901, France Gaz Liquides est l'organisation professionnelle qui représente la filie?re des gaz et biogaz liquides (les gaz (bio)butane, (bio)propane, et le carburant alternatif (bio)GPLc) aupre?s des pouvoirs publics et des acteurs e?conomiques. Ses membres distributeurs sont Antargaz Energies, Butagaz, et Primagaz. Son ro?le majeur est de valoriser l’e?nergie gaz et biogaz liquides dans la transition e?nerge?tique. Si la se?curite? est au cœur des pre?occupations de la filie?re, elle contribue aussi activement aux politiques de de?veloppement durable et de mai?trise de l'e?nergie.
Source : Communiqué France Gaz Liquides
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