juin 19 2014 | Projet de loi sur la transition énergétique: l'UFE salue l'orientation bas-carbone mais rappelle la priorité d'une transition à moindre coût
Alors que le projet de loi de programmation sur la transition énergétique vient d’être présenté par la Ministre Ségolène Royal ce matin, l’UFE salue un texte qui vise prioritairement à lutter contre le dérèglement climatique et à diminuer la facture énergétique de la France.
Toutefois, l’UFE regrette que plusieurs incohérences dans les propositions de mise en œuvre ne permettent pas de répondre à la nécessité de mener une transition énergétique au moindre coût, ceci afin de soutenir le pouvoir d’achat des ménages, la compétitivité des entreprises et de faciliter le désendettement de la France.
L’UFE soutient une transition énergétique basée sur une stratégie bas-carbone ambitieuse, mais demande qu’elle se fasse au moindre coût pour la collectivité et l’Etat. La forte avance climatique de la France permet en effet de gérer les trajectoires d’évolution du mix électrique de manière à minimiser les coûts mais aussi les risques pour l’équilibre du système électrique.
En ce sens, cibler prioritairement la réduction des émissions de CO2, dont le pétrole est responsable à 60%, est un point essentiel dans le texte. De même, le transport pesant pour 70% dans ces émissions de carbone, l’UFE se félicite que le projet de loi consacre un titre particulier à ce secteur en tant que tel.
Dans ce même esprit, une approche globale de l’ensemble des énergies grâce à un document de planification (PPE) permettra l’identification des usages pour lesquels la substitution entre énergies est nécessaire pour moins polluer.
Toutefois, l’UFE souligne deux incohérences majeures par rapport à la mise en œuvre d’une stratégie bas-carbone dans le Bâtiment dont elle rappelle qu’il n’est pas la principale source d’émissions de gaz à effet de serre (25% seulement des émissions CO2en France).
Tout d’abord, imposer une obligation systématique de rénovation lors de grands travaux ne permettra pas de cibler les actions les plus efficaces à moindre coût, alors que les ménages ont de plus en plus de difficultés économiques.
De surcroît, l’objectif de 500 000 logements rénovés par an représente un coût de 10 milliards d’euros/an. Le financement de telles sommes oblige à revoir en profondeur la politique menée jusqu’à présent en matière d’efficacité énergétique.
L’UFE recommande donc de cibler très clairement les actions d’économie d’énergie selon trois critères : une réduction effective et mesurable de la facture d’énergie, un impact positif en termes d’émissions de CO2 évitées (ce qui n’existe pas actuellement), et un temps de retour sur investissement raisonnable.
Par ailleurs, en matière d’évolution du mix de production électrique, l’UFE rappelle que le nucléaire et les ENR sont les deux vecteurs d’une stratégie bas-carbone.
Elle salue les propositions en faveur du développement des Fonds de Chaleur et du soutien aux filières renouvelables en devenir. De même, l’UFE salue l’adaptation des aides aux ENR matures afin de mieux les intégrer au marché électrique et d’assurer un bon équilibre entre l’offre et la demande.
Néanmoins, remplacer, à court terme, du nucléaire par des ENR comporte un double risque : aucun gain sur le plan climatique et un coût important de l’ordre de 200 Mds€ pour 20 GW. Le développement des ENR doit se faire en remplacement du pétrole et non du nucléaire, ceci afin de maximiser l’impact climatique et d’optimiser l’investissement dans le rééquilibrage du mix électrique. Le parc nucléaire est en effet un socle qui permet à la France de gérer la trajectoire de sa transition énergétique au moindre coût et à moindre risque pour le système électrique.
A propos de l'Union Française de l’Electricité (UFE)
L'Union Française de l’Electricité (UFE), est l’association professionnelle du secteur de l’électricité. Elle représente les employeurs du secteur au sein de la branche des industries électriques et gazières, et porte les intérêts de ses membres, producteurs, gestionnaires de réseaux, ou fournisseurs d’électricité, dans les domaines économique, industriel et social.
Source : Communiqué UFE
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