juil. 04 2025 | Ralentissement de la baisse des émissions de gaz à effet de serre attendu pour 2025 : Agnès Pannier-Runacher appelle à la remobilisation
Le Citepa, organisme indépendant qui calcule les émissions de gaz à effet de serre de la France, publie aujourd’hui son estimation provisoire des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France pour le premier trimestre 2025 qui sont en très légère hausse, avec + 0,2 % par rapport à la même période en 2024. Les estimations prévisionnelles pour l’ensemble de l’année 2025 prévoient une légère baisse de - 0,8 % par rapport à l’année 2024. Cette prévision marquerait un net ralentissement dans le rythme de réduction des émissions de GES, après une baisse de - 6,8 % des émissions brutes entre 2022 et 2023, et de - 1,8 % entre 2023 et 2024.
Un premier trimestre en demi-teinte
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) nationales hors puits de carbone (secteur UTCATF, par exemple les forêts) du premier trimestre 2025 sont estimées à 104,2 Mt CO2e et seraient quasiment stables par rapport au premier trimestre 2024 (évolution de + 0,2 %).
Cette quasi-stabilité s’explique par les résultats des grands secteurs émetteurs:
- Bâtiments : + 5,2 %, soit + 1 Mt CO2e, en raison d’une température moyenne enregistrée sur les trois premiers mois de l’année 2025 largement plus basse qu’en 2024 ;
- Energie: + 0,5 %, soit + 0,1 Mt CO2e, évolution portée par la hausse des émissions du chauffage urbain ;
- Agriculture: - 0,2 %, soit - 0,05 Mt CO2e;
- Industrie manufacturière: - 0,5 %, soit - 0,1 Mt CO2e, évolution portée en grande partie par la baisse des émissions du secteur des minéraux non-métalliques et des matériaux de construction;
- Transports: - 2,5 %, soit - 0,7 Mt CO2e, résultant principalement résulte principalement du recul des émissions des véhicules à motorisation diesel
Les conditions climatiques plus rigoureuses sur les trois premiers mois 2025 par rapport à la même période en 2024 ont ainsi accentué les émissions du secteur des bâtiments et de la production d’énergie, alors que les évolutions observées dans d’autres secteurs n’ont pas suffi à inverser la tendance à court terme.
Une baisse attendue pour l’ensemble de l’année 2025, mais à un rythme insuffisant
Selon les prévisions établies par le Citepasur la base de prévisions d’indicateurs macro-économiques, la France devrait enregistrer en 2025 une baisse globale de ses émissions de GES hors puits de carbone de 0,8 % par rapport à 2024, atteignant un total de 366 Mt de CO?e sur l’année. Cette réduction, qui prolonge la dynamique des dernières années, mais marque un ralentissement, reste en-deçà de la trajectoire attendue pour atteindre une réduction de - 50 % d’émissions brutes en 2030 par rapport à 1990, en cohérence avec le projet de Stratégie nationale bas-carbone n°3[1], et les objectifs climatiques européens. Celle-ci nécessite de baisser les émissions brutes de l’ordre de 5 % chaque année entre 2024 et 2030.
Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition Ecologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, a déclaré : "Après - 6,8 % en 2023 et - 1,8 % en 2024, le rythme de baisse de nos émissions de gaz à effet de serre devrait à nouveau ralentir en 2025. Celles-ci progressent de 0,2 % au premier trimestre et baisseraient seulement de 0,8 % sur l’ensemble de l’année. Ces chiffres sont très mauvais et appellent à un sursaut collectif. Je refuse de laisser place au doute et à l’essoufflement. Continuer à baisser nos émissions de gaz à effet de serre est non seulement indispensable, mais possible. J’en appelle à la remobilisation de chacun. Nous devons corriger ce qui bloque, amplifier ce qui fonctionne, avec deux priorités : la décarbonation des bâtiments et des transports. C’est bon pour l’économie, c’est bon pour le climat."
A propos du Citepa
Le Citepa publie chaque trimestre, un baromètre des émissions de gaz à effet de serre et polluants atmosphériques. Il permet de suivre l’évolution des émissions au fil des trimestres de l’année en cours et de comparer les émissions par trimestre avec l’année précédente. Il s’agit de données provisoire et tous les secteurs ne sont pas estimés (i.e déchets et UTCATF où les émissions sont reportées de l’année précédente). Les émissions mensuelles sont publiées avec un décalage de trois mois entre le mois de publication et le dernier mois estimé
Le baromètre est moins précis que l’inventaire national d’émissions de gaz à effet de serre (rapport Secten).
En complément, depuis cette année, le Citepa propose des estimations prévisionnelles des émissions de GES de l’année en cours, en collaboration avec l’Insee, afin de permettre d’anticiper l’atterrissage annuel.
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