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2023 | Relance du nucléaire : Agnès Pannier-Runacher et Roland Lescure reçoivent le rapport du Gifen sur les besoins et capacités industrielles de la filière
Le Groupement des Industriels Français de l’Énergie Nucléaire (GIFEN) a remis ce jour à Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, et Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, le programme « MATCH », qui détaille les capacités et besoins de la filière nucléaire à l’aube de sa relance.
A l’occasion d’un déplacement sur le site industriel d’Orano-Tricastin, les ministres ont reçu le rapport du GIFEN, qu’ils avaient commandé le 20 janvier 2023 lors du lancement du groupe de travail sur l’industrie de la production nucléaire. L’objectif était alors d’évaluer les besoins du secteur et d’identifier les défis à relever pour la relance du nucléaire souhaitée par le Président de la République, Emmanuel Macron.
Outre l’accroissement significatif des recrutements dans les prochaines années, en particulier auprès des fournisseurs, le programme « MATCH », qui a fait contribuer une centaine d’entreprises de la filière, souligne la nécessité que les plans de performance opérationnelle soient poursuivis et amplifiés. Il met également en exergue la responsabilité particulière des exploitants dans l’accompagnement de l’accroissement des ressources des fournisseurs, dans une logique partenariale.
Les ministres ont demandé au GIFEN de compléter d’ici l’été 2023 cette étude en intégrant les enjeux d’exports nucléaire en Europe et la perspective de construction de réacteurs nucléaires en France et de petits réacteurs modulaires, au-delà des 6 premiers réacteurs ERP2. Ils ont également demandé de mettre à jour cette étude de manière annuelle et de proposer avant l’été une traduction des engagements de la filière en matière de recrutements et d’investissements dès 2023, pour répondre aux besoins identifiés, afin de nourrir les travaux préparatoires au futur contrat stratégique de filière. Le programme Match ouvre ainsi une nouvelle page pour le GIFEN qui doit, selon les ministres, devenir le carrefour industriel et le tiers de confiance de référence de toutes les entreprises de la filière pour contribuer à faire de la relance du nucléaire un succès.
En partenariat avec l’Université des métiers du nucléaire, qui remettra son plan d’actions détaillé sur les « compétences » début juin, les ministres ont lancé ce vendredi un grand concours de l’attractivité des métiers du nucléaire, qui décernera d’ici juillet le label « d’Ambassadeur du nucléaire » aux parties prenantes de la filière qui se seront le plus mobilisées auprès des collégiens, lycéens et plus largement étudiants de la filière nucléaire pour présenter les métiers du nucléaire. Les inscriptions à ce concours se feront via l’adresse suivante : contact@monavenirdanslenucleaire.fr
Les deux ministres réuniront enfin, dans les prochains mois, les parties prenantes du financement de la filière nucléaire pour évoquer les enjeux financiers liés au renforcement des chaînes de valeurs et des capacités industrielles sur les métiers les plus en tension.
Pour Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique : « Nous faisons aujourd’hui un nouveau pas en avant pour construire les conditions de la relance du nucléaire en France souhaitée par le Président de la République. Cette relance est une immense opportunité pour des dizaines de milliers de jeunes d’accéder à des emplois à tous niveaux de qualification, à un bon niveau de rémunération, au cœur d’un projet qui fait la fierté de notre pays et qui permet à ceux qui s’y engagent de contribuer à lutter contre le réchauffement climatique. Ce sont des générations France Nation Verte que nous voulons construire. Cela nécessite une mobilisation forte et partenariale de toutes les entreprises de la filière, pour recruter, investir, former et se transformer aux meilleurs standards de performance opérationnelle, que nous avons accompagnée avec France Relance depuis 2020 et que nous accompagnons à travers France 2030. »
Pour Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie : « Le travail réalisé par le GIFEN est important pour la filière nucléaire française. Il est le fruit d’une consultation fournie avec le tissu industriel et offre une vision crédible des besoins de recrutement dans les 10 prochaines années. Le défi est grand ! Sur ce beau site de Tricastin, avec les acteurs de la filière, grands donneurs d’ordre comme PME, nous lançons la mobilisation générale pour rendre possible la relance du nucléaire annoncée par le Président de la République. L’Etat continuera d’accompagner cette filière d’excellence et de souveraineté, locomotive de la France des grands projets industriels que nous construisons. Rendez-vous est pris dans un mois avec la remise par l’Université des métiers du nucléaire d’un plan ambitieux sur le recrutement et la formation des futurs talents du nucléaire. »
Pour Xavier Ursat, président du GIFEN : « Le programme MATCH est un outil de pilotage essentiel pour notre filière sur le long terme. C’est la concrétisation d’une dynamique forte dans laquelle les entreprises du nucléaire français s’inscrivent ensemble et collectivement pour répondre aux enjeux de souveraineté et de décarbonation. Toute la filière est mobilisée pour être au rendez-vous de ces enjeux industriels, et dispose aujourd’hui d’une feuille de route pour y parvenir. »
SYNTHESE DE L’ETUDE
Le programme MATCH, méthode de pilotage industriel
Le GIFEN propose avec le programme MATCH une méthode pour assurer l’adéquation entre capacités et besoins tout en donnant une vision structurée de la préparation de la filière sur 20 segments d’activités opérationnelles – ingénierie, génie civil, essais et contrôle, chaudronnerie-tuyauterie-soudage… – et environ 80 métiers significatifs.
Cet outil de pilotage permet de répertorier et de mettre à jour périodiquement les prévisions de besoins à dix ans et les capacités en place.
La méthodologie d’élaboration du programme MATCH résulte du travail conjoint entre le GIFEN, une centaine d’entreprises de la filière, incluant les exploitants nucléaires et leurs fournisseurs, et les organisations professionnelles du secteur regroupés dans des groupes de travail dédiés. Cela a consisté à :
- recueillir les plans de charge des exploitants ;
- traduire ces prévisions en estimation de besoins en RH et en outils industriels ;
- identifier les capacités de la filière et leurs projections à 10 ans ;
- confronter les estimations de besoins et les projections de capacités.
Principaux enseignements et enjeux
Le périmètre des 20 segments d’activité de l’étude MATCH représente 125 000 emplois directs spécialisés dans le nucléaire en 2023 (exploitants, leurs fournisseurs de rang 1 et dans certains cas au-delà). Ces emplois s’inscrivent dans les 220 000 emplois que la filière compte au total (qui comprend en plus des emplois directs, les emplois complémentaires principalement chez les fournisseurs de rang 2 et au-delà et les fonctions transverses au sein des exploitants et de leurs fournisseurs – management, commercial…).
La note MATCH prend en compte la situation de la filière actuellement et des projets d’ores et déjà lancés en France et à l’international (grand carénage, préparation du programme EPR2, CIGEO, extension usine enrichissement…).
Sur le périmètre étudié, la filière prévoit une croissance de 25 % du volume de travail d’ici 2033, hors gain de productivité. Cela se traduit par :
- 155 000 emplois directs équivalent temps plein en 2033 (contre 125 000 en 2023) sur les 20 segments cœur,
- 60 000 recrutements équivalents temps plein sur ce périmètre (1/2 pour compenser les départs, moitié pour croissance d’activité) soit 6000/an avec des pointes à 10 000 par an.
Elargi à l’ensemble des 220 000 emplois de la filière, ce besoin est d’environ 100 000 recrutements équivalents temps plein sur 10 ans.
Pour permettre aux entreprises d’anticiper les mesures nécessaires à mettre en œuvre, l’analyse détaillée a permis d’identifier 3 profils différents d’évolution pour les entreprises de la filière :
- une accélération des recrutements et un flux accru de compagnonnage (forge-fonderie, contrôle-commande, électricité, génie civil, machines tournantes, process nucléaire, chaudronnerie et évacuation d’énergie)
- le renouvellement des départs en termes de transfert de compétences et de savoir-faire (logistique-transport-manutention-levage, prestations intellectuelles (ingénierie de projet et de conception), radioprotection, essais et contrôles, protection de site et assainissement-déconstruction-déchets
- le maintien des compétences lié à un creux d’activité dans la période intermédiaire jusqu’à la mobilisation pour les programmes de nouveaux réacteurs : îlot conventionnel – groupes turbo-alternateurs, tuyauterie-soudage, robinetterie, ventilation-climatisation, traitement de l’eau et aéroréfrigérants
Trois principaux leviers d’actions pour être au rendez-vous
Les priorités du GIFEN sont de fédérer la mobilisation de la filière en assurant l’adéquation besoins-capacités, à travers trois leviers d’actions : développer les ressources (humaines et matérielles), renforcer l’excellence opérationnelle mais également assurer la capacité économique des entreprises à mener les projets. La note MATCH constitue une première étape pour piloter les actions au plus près de la réalité, elle sera mise à jour continuellement.
Source : Communiqué Ministère de la Transition Ecologique
Voir la fiche de l'entreprise Ministère de la Transition Ecologique
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