avri. 27 2023 | Relance du nucléaire : l’ingénierie s’organise pour répondre aux besoins techniques et humains de la filière
Le Groupement des Industriels Français de l’Énergie Nucléaire (GIFEN) a remis le 21 avril le rapport « MATCH » au gouvernement. Syntec-Ingénierie, qui a travaillé pendant près d’un an avec ses adhérents pour produire ce rapport aux côtés du GIFEN et des autres acteurs de la filière, se félicite de cette production collégiale. Le programme MATCH constitue un outil fiable et pérenne pour partager les prévisions de besoins en ressources humaines et techniques sur les 10 prochaines années, et orienter les actions nécessaires à l’adéquation de ses capacités. Côté ingénierie (appelée « prestations intellectuelles » dans le rapport), ce sont 16 700 emplois (ETP - équivalents temps plein) qui seront nécessaires d’ici 2030, soit une augmentation de 10% des effectifs actuels. Syntec-Ingénierie souligne que la profession ingénierie est prête à répondre au chantier du siècle, au regard des objectifs de neutralité carbone, de réindustrialisation mais aussi de souveraineté énergétique. Si elle a su maintenir au plus haut niveau ses compétences techniques, notamment en raison de sa forte présence à l’international, l’ingénierie s’est structurée pour attirer et former plus de talents.
Pierre Verzat, président de Syntec-Ingénierie : « Les entreprises d’ingénierie françaises disposent de toutes les compétences nécessaires pour répondre à ce qui sera l’un des défis de notre siècle. Elles travaillent depuis plusieurs années à se structurer collectivement en vue de renforcer les formations initiales et continues, attirer plus de talents, mais aussi optimiser leurs performances au service de l’efficacité collective de la filière. Nous appelons donneurs d'ordres publics et privés à s'appuyer sur les recommandations du rapport MATCH et rappelons la nécessité d’avoir une visibilité fiable sur tous les programmes majeurs pour être en mesure de s'organiser par rapport aux prévisions de besoins. »
Présente tout au long du cycle de vie des projets nucléaires, l’ingénierie devra compter 16 700 emplois en 2033, soit 10% d’augmentation
Dans l’ingénierie,16 700 emplois seront nécessaires d’ici 2033 pour répondre aux besoins de la filière nucléaire, soit une hausse de 10%. Si les besoins sont importants, c’est parce que l’ingénierie est présente sur l’ensemble du cycle de vie d’un programme nucléaire et de sa chaine de valeur : depuis le conseil amont jusqu’à la conception des ouvrages, le management de leur construction et la mise en service des installations. Études, conception, dimension, sûreté, assistance technique, planification, mise en service… sont autant de missions remplies par les entreprises d’ingénierie.
L’étude MATCH souligne par ailleurs que les besoins en ingénierie concernent tous les exploitants et les typologies de projets. Elle prévoit une augmentation des besoins au début de la période, soit 2023-2025, en raison de l’engagement des projets de construction de nouveaux réacteurs et dans les installations du cycle du combustible.
Les métiers les plus demandés en ingénierie seront ingénieur procédés, ingénieur installation générale, dessinateur-Projeteur, ingénieur études conception mécanique, projeteur BIM, ou encore ingénieur sûreté nucléaire.
La profession s’est structurée pour répondre à l’un des défis du siècle
Depuis plusieurs années, la filière nucléaire s’est structurée et mise en ordre de marche pour retrouver son plus haut niveau de qualité et d’excellence. Elle s’est notamment appuyée sur le plan Excell porté par EDF, sur l’Engagement de Développement de l’Emploi et des Compétences (EDEC) initié par le GIFEN, et plus récemment sur le programme MATCH. En outre, Syntec-Ingénierie a lancé le diagnostic Ingé 2030 en septembre 2022 qui a pour objectif d’identifier les compétences et métiers d’avenir, notamment dans le nucléaire, dans le cadre du programme d’investissement France 2030.
Comme le souligne le rapport MATCH, « les entreprises du segment [ingénierie] ont déjà commencé leurs recrutements ». Et pour ce faire, elles disposent d’un réservoir de talents de près de 15 000 ETP intervenant actuellement sur des projets relevant d’autres secteurs activités, mais qui sont mobilisables pour la filière nucléaire, tels que l’Oil and Gas, la chimie et la pétrochimie, les infrastructures, ainsi que le secteur du bâtiment. En parallèle, la profession s’est mise en ordre de marche pour attirer plus largement les jeunes générations et renforcer les formations. Si nombre d’entreprises se sont dotées de leurs propres centres de formation interne, Syntec-Ingénierie a notamment lancé Parcours Ingé, un nouveau programme de formation 100% alternance, conçu pour des bacheliers traditionnellement éloignés des métiers de l’ingénierie, qui s’inscrit pleinement dans le dispositif de compagnonnage pointé par le rapport Match.
A noter, enfin, que les entreprises ont su maintenir leur excellence technique en développant ces dernières années une forte activité à l’international. Hinkley Point C 1&2 (Angleterre), Taishan 1&2 (Chine) ou bien encore celui d’Olkiluoto 3 (Finlande)… sont autant de projets qui ont permis de rester au plus haut niveau de compétences, tout en travaillant sur la performance des projets. Syntec-Ingénierie appelle donc les acteurs de la filière nucléaire à s’appuyer sur les entreprises d’ingénierie dans une logique partenariale. Fortes de leur expérience et de leurs expertises transversales, elles savent et sauront activer les leviers de performance nécessaires à la réussite du programme “New build”.
A propos de Syntec-Ingénierie
Avec près de 400 entreprises adhérentes et 13 délégations régionales, Syntec-Ingénierie est la fédération professionnelle de l’ingénierie. De la conception à la réalisation, les entreprises d’ingénierie pilotent les projets dans les secteurs du bâtiment, des infrastructures et de l’industrie. Garantes des solutions technologiques, elles concrétisent les idées nouvelles qui répondent aux défis et modes de vie de demain : infrastructures connectées, smart building, industrie du futur, ville durable… L’ingénierie est un secteur dynamique et créateur de richesses qui compte 47,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 312 000 emplois partout en France.*
Présidée par Pierre Verzat depuis novembre 2018, Syntec-Ingénierie a pour missions de promouvoir l’ingénierie et ses métiers, de représenter l’ingénierie et de défendre la profession ; et d’anticiper et décrypter les enjeux sociétaux pour favoriser le développement de l’ingénierie de demain.
* source : Etude Kyu Lab pour Syntec-Ingénierie sur l’ingénierie française
Source : Communiqué Syntec Ingénierie
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