Pouvez-vous présenter VERSO ENERGY et son activité dans la transition énergétique ?
Verso Energy est un énergéticien indépendant engagé dans l’ambition de rendre possible un mix énergétique décarboné et d’accélérer le basculement de nos économies dans l’ère de l’après-pétrole.
Nos activités sont principalement concentrées sur le développement et l’exploitation d’unités de production d’électricité renouvelable, d’hydrogène et de ses dérivés – les carburants de synthèse. Il existe un lien très étroit entre ces différentes activités, car la compétitivité de l’hydrogène et des carburants durables dépend en grande partie du coût de l’électricité. C’est pourquoi nous avons bâti un modèle pleinement intégré sur l’ensemble de la chaine de valeur, depuis l’électron jusqu’à la molécule. C’est un modèle assez unique dans un marché qui, jusqu’à présent, avait de ces sujets une approche assez cloisonnée.
Vous avez conclu avec HAROPA PORT une convention en vue de l’implantation d’une unité industrielle de production d’hydrogène bas-carbone et de carburants de synthèse sur la zone portuaire de HAROPA PORT à Grand-Quevilly. En quoi consiste ce projet ?
Le projet prévoit une production d’hydrogène par électrolyse de l’eau pouvant atteindre une capacité de 350 MW soit un volume de plus de 50 000 tonnes d’hydrogène par an, pour un montant d’investissement de l’ordre de 500 M€. Il s’accompagnera d’une unité de production de carburants de synthèse à partir de CO2 capté et valorisé, qui permettra de créer quelque 150 emplois directs et 250 emplois indirects. Cet accord avec HAROPA est une première brique importante, avec le volet foncier. D’autres étapes sont bien sur indispensables avant de pouvoir démarrer la construction : les études de faisabilité, la concertation territoriale, l’autorisation de la préfecture, la contractualisation avec des clients, etc. Nous y travaillons et le projet aura la possibilité d’évoluer au fur et à mesure de ces différents jalons. La mise en service est prévue d’ici 2029, date à laquelle l’unité industrielle pourra dès lors contribuer à la décarbonation des industriels de la zone portuaire et des secteurs du transport aérien et maritime, dont la demande en carburants durables affiche une croissance significative.
Quelles sont vos autres projets dans le domaine de l'énergie décarbonée ?
Nous avons plusieurs projets en cours de développement. Si celui de Rouen est le plus important en termes de capacité prévue, notre projet le plus avancé est situé à Carling (Moselle) : il s’agit d’une unité industrielle de production d’hydrogène d’une capacité de 300 MW dédiée à l’industrie locale et transfrontalière, et dont la première phase de 100 MW sera mise en service à fin 2027.
En parallèle, Verso Energy développe un portefeuille important de près de 2 GW de projets renouvelables, essentiellement solaires photovoltaïques, pour produire l’électricité dont une part sera utilisée pour alimenter nos actifs industriels comme ceux de Rouen et de Carling. Nous travaillons également au développement de moyens de flexibilité, tels que le stockage stationnaire par batteries, pour accroitre nos leviers de valorisation de nos électrons et accompagner la montée en puissance des énergies renouvelables dans le réseau français.
Propos recueillis par Jean-Guy Debord