juil. 31 2009 | Un plan d'actions pour réduire les émissions des polluants atmosphériques les plus nocifs pour les français.
Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l'Ecologie et Philippe Van de Maele, président de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) dressent le bilan de l’année 2008 et les premières observations 2009 sur la qualité de l’air. A cette occasion, la secrétaire d’Etat a présenté un plan d’actions pour réduire les émissions des polluants atmosphériques les plus nocifs pour les français.
La qualité de l’air, une priorité du Grenelle Environnement
Un objectif de réduction de 30 % en 2015 des teneurs en particules fines dans l’air a été adopté dans le cadre du Grenelle Environnement. Pour atteindre cet objectif, un deuxième Plan National Santé-Environnement a été présenté au conseil des ministres le 24 juin dernier.
Dans le cadre de cet objectif, le ministère du développement durable et l’ADEME coordonnent et financent le développement de la surveillance des particules par les AASQA. Ils mettent en œuvre des actions de soutien à la réduction des émissions de particules dans les secteurs de l’énergie, du transport, du bâtiment et de l’habitat. L’ADEME veille notamment à la prise en compte de ces réductions dans la filière « bois-énergie ».
2008 : des niveaux de pollution dans la continuité des années précédentes
Les niveaux de pollution constatés en 2008 se situent dans la continuité des observations des années précédentes, pour la plupart des polluants réglementés, avec une tendance à la baisse pour le dioxyde de soufre, le monoxyde de carbone et le benzène, et une stagnation, voire une légère augmentation des concentrations de dioxyde d’azote en sites ruraux.
Pour l’ozone, l’été 2008 peu ensoleillé a conduit, à l’instar de 2007 notamment, à des concentrations moins élevées que les années précédentes. Sur le long terme, malgré la baisse des émissions des précurseurs de ce polluant, les niveaux de fond restent supérieurs à ceux constatés au début des années 1990.
Par ailleurs, l’année 2008 se caractérise par une légère diminution des concentrations de PM10 (particules inhalables dans l’air) par rapport à 2007, qui avait connu un nombre très élevé de dépassements de valeurs limites.
Un premier semestre 2009 qui laisse penser que les dépassements de particules pourraient être plus nombreux cette année.
Les observations sur le premier semestre 2009 amènent à penser que l’année pourrait enregistrer des dépassements de particules plus nombreux qu’en 2008.
Pour les PM 10, deux épisodes de pollution, ont pu être constatés sur une grande partie du mois de janvier (avec de fortes concentrations, jusqu’à 4 fois la valeur limite journalière), et sur plusieurs journées de mars et avril. Au cours de la même période, on note pour le NO2 (dioxyde d’azote), un dépassement du seuil d’information sur quelques journées. Enfin un épisode de pollution à l’ozone a eu lieu entre fin juin et début juillet.
De nouveaux défis à relever en ce qui concerne les particules dans l’air ambiant et la qualité de l’air intérieur.
Le niveau d’émissions polluantes entraîne une diminution de l’espérance de vie de 9,3 mois en France.
Le plan particules dresse un ensemble de mesures à décliner dans tous les secteurs d’activité humaine, au niveau national et institutionnel, comme au niveau local dans les territoires et les foyers. La combustion du bois et les transports sont les principales sources d’émission de particules.
Pour l’air intérieur, trois défis majeurs sont à relever :
- mettre en place une surveillance adaptée dans les lieux de vie clos et sensibles, comme par exemple les écoles et crèches
- trouver l’équilibre entre la maîtrise de l’énergie et la qualité de l’air intérieur. Il faut en effet ventiler suffisamment pour avoir un air sain dans les bâtiments mais pas n’importe comment afin de limiter la consommation d’énergie
- déployer l’étiquetage environnemental et sanitaire des produits de construction et de décoration.
L’ADEME est directement concernée par la problématique de l’air intérieur notamment en raison de ses actions en faveur de la maîtrise de l’énergie et de la promotion d’énergies renouvelables. Dans le cadre du programme PRIMEQUAL, l’ADEME et le ministère du Développement durable, s’investissent dans la recherche et le développement afin de mieux connaître les causes et les effets de la pollution de l’air en lieux clos.
Les particules : définition
Le terme de « particules » désigne l’ensemble des particules solides et liquides en suspension dans l’air ambiant.
Les particules constituent des polluants relativement complexes, leurs effets sanitaires dépendent de nombreux facteurs : composition chimique, morphologie, durée d’exposition, présence d’autres polluants gazeux en mesure d’agir en synergie, sensibilité personnelle à la pollution, etc.
Les particules sont notamment impliquées dans l’apparition ou le développement de troubles respiratoires et cardio-vasculaire.
La taille des particules joue un rôle important et on distingue :
- les particules d’un diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10) sont dites "inhalables" car elles peuvent franchir la barrière du nez et atteindre les poumons
- les particules fines plus petites que 2.5 micromètres (PM 2.5) ont un pouvoir de pénétration et de rétention dans l’appareil respiratoire élevé.
Les particules PM10 font l’objet d’une surveillance menée par 33 associations agréées pour la surveillance de la qualité de l’air (AASQA). Cette surveillance reposait en 2008 sur 389 sites fixes équipés d’analyseurs automatiques de PM10 répartis sur l’ensemble du territoire. Les données sont consultables sur les sites des AASQA et sur www.buldair.org
Des prévisions de pollution sont également consultables sur www.prevair.org
Le bois énergie et la qualité de l’air
Le bois constitue une source d’énergie renouvelable particulièrement utile pour réduire le recours aux combustibles fossiles et diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Cette filière sera fortement contributrice à l’objectif du Grenelle de l’environnement de porter à 23% la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale en 2020.
Il apparait cependant que la combustion du bois peut constituer une source importante de polluants atmosphériques. Les émissions de polluants sont plus importantes proportionnellement à l’énergie produite, lorsque le bois est utilisé dans des appareils de chauffage domestique. L’action prioritaire est donc de résorber la pollution actuelle due au parc des appareils anciens utilisés dans le secteur domestique. Parallèlement, il est indispensable d’encadrer le développement de la biomasse énergie.
La réduction des émissions passe en premier lieu par la mise sur le marché d’équipements de plus en plus performants, tout particulièrement pour les appareils de chauffage domestique. C’est pourquoi il est recommandé de s’équiper avec des appareils labellisés « flamme verte ». Ce label a vocation à encore évoluer. Un crédit d’impôt a été mis en place par l’Etat afin de favoriser l’acquisition de tels équipements.
Par ailleurs, quelques mesures simples permettent de réduire les émissions de polluants. C’est ainsi que l’ADEME recommande aux particuliers de toujours utiliser du bois de chauffage de qualité (propre et sec), mais aussi d’entretenir leurs équipements et de ramoner les conduits de fumées régulièrement.
Parallèlement il convient de favoriser le recours au bois énergie dans des installations des secteurs collectif ou industriel d’une puissance thermique supérieure à 2MW. En effet, du fait de leur taille, ces installations présentent l’avantage d’une part de permettre, au plan économique, la mise en œuvre de dispositifs performants de dépollution, comme les filtres électrostatiques ou les filtres à manches et d’autre part, de disposer d’un rendement supérieur à celui des petites unités.
L’ADEME en bref:
L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) est un établissement public sous la tutelle conjointe du ministère du Développement durable et de la et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle participe à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et du développement durable.
Afin de leur permettre de progresser dans leur démarche environnementale, l’agence met à disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public, ses capacités d’expertise et de conseil.
Elle aide en outre au financement de projets, de la recherche à la mise en œuvre et ce, dans les domaines suivants : la gestion des déchets, la préservation des sols, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, la qualité de l’air et la lutte contre le bruit.
Source : Communiqué MEEDAT
| |
|
|
|